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Articles

Affichage des articles du juillet, 2023

Le baiser sur la nuque (Hugo Boris)

  Parade nuptiale Dès les premières lignes, on est ému par l'écriture d'Hugo Boris et par ses phrases courtes qui disent des choses simples avec des mots remplis d'intériorité et de sentiments, sans fioritures apparentes. Sa plume est de celles qui me vont droit au coeur et l'histoire commence telle une perfection avec une scène d'accouchement que j'ai trouvée vraiment très belle car il y a dans cette histoire un peu plus qu'une femme qui met au monde son premier enfant. D'ailleurs, les petits récits de naissance à la maternité où Fanny est sage-femme, avec leurs anecdotes touchantes et/ou étranges, sont ceux qui m'ont particulièrement séduit. J'aurais aimé que le roman ne soit fait que de ça, mais il se déroule principalement autour d'un piano où se met en place une parade nuptiale entre Fanny, malentendante, et Louis, son professeur de piano. Au cours d'un gracieux ballet plein de non-dits, ils vont se tourner autour avec délicatesse, d

Et c’est ainsi que nous vivrons (Douglas Kennedy)

  Guerre froide À la librairie La bicyclette bleue , Douglas Kennedy précisait que son nouveau roman ne sortirait aux États-Unis qu'en 2024. Après les primaires de l'élection présidentielle ? Le sujet de ce roman d'anticipation ou de dystopie, je ne sais pas quel terme convient, est en effet "touchy". Nous sommes en 2045, la sécession des États-Unis a eu lieu une dizaine d'années auparavant. Les états anciennement démocrates forment un pays progressiste dont la liberté est pourtant limitée par une surveillance immodérée, tandis qu'une théocratie inflexible règne sur les "flyover states", ces états au centre du pays acquis aux idées du parti républicain. Vous l'avez compris, Douglas Kennedy nous décrit ce que pourrait devenir son pays, et par extension notre monde, si l'actuelle accentuation de la polarisation des idées prenait un tour ... définitif. Comme à son habitude, Kennedy est le meilleur quand il décrit, dissèque et analyse les res

L'institut (Stephen King)

  Pour le pire et le ... meilleur ? Rien de tel qu'un pavé de Stephen King pour entamer les lectures de l'été ... Mais autant ne pas y aller par quatre chemins : j'ai trouvé L'institut un peu longuet. Après un début en fanfare, le célèbre auteur prend son temps pour mettre les choses en place et faire avancer les évènements. Bien que dans mes souvenirs King est plutôt coutumier du fait, c'est presque un comble pour ce type de roman qui est supposé mettre en avant l'action et les rebondissements. Pour le coup, on a le temps de s'attacher aux personnages, notamment à Luke et à Tim qui ne se connaissent pas encore mais dont on devine rapidement qu'ils vont devenir alliés face à l'adversité. L'adversaire : une organisation secrète qui enlève des enfant surdoués pour exploiter leurs dons dans un but mystérieux, pour le pire ... et le meilleur ? Après l'ultime point culminant de l'action, les explications arrivent enfin au cours d'un épil

Et toujours les forêts (Sandrine Collette)

Ravage Je sais bien que ce n'est pas une chose à faire mais à la lecture de Et toujours les forêts , je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Ravage pendant une bonne partie du roman, en tout cas ce dont je me souviens du roman de René Barjavel : une histoire de fuite et de survie dans un monde anéanti par la main de l'homme, avec sur les épaules des miraculés le poids accablant du souvenir d'un paradis perdu. L'écriture de Sandrine Collette n'est pas moins lyrique et évocatrice mais dans un style plus rugueux. Les phrases sont courtes, sèches et hachées et le lecteur doit parfois décoder pour saisir pleinement le récit. La nature nourricière et plantureuse a disparu, le monde est à genou, sans lumière, sans couleurs, ni bruits. L'auteure a le talent de nous le faire ressentir. C'est sombre, c'est désespéré, c'est angoissant mais les phrases sont belles. Le roman est magistral. Evidemment, ce qui participe au malaise et à la fascination morbide