Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du juin, 2023

Le Jardin arc-en-ciel (Ogawa Ito)

Ordinary love Le jardin arc-en-ciel a la mérite d'aborder frontalement le thème de la famille homosexuelle et recomposée, des thèmes assez tabous au pays du soleil levant. Avec son sens habituel de la tolérance et de la bienveillance, Ito Ogawa a la bonne idée d'utiliser successivement la voix des quatre membres de la famille Takashima pour nous raconter leur attachante histoire familiale loin des vicissitudes du monde. La narration passe d'Izumi à sa compagne Chiyoko puis à chacun de leurs deux enfants en étirant le récit sur environ une vingtaine d'années. Des années de passion et d'espoir à celles de la douleur et du souvenir, en passant bien sûr par celles du bonheur, les plus nombreuses et les plus importantes dans l'esprit d'Ito Ogawa qui, dans tous ses romans, est en  recherche  perpétuelle  d'harmonie avec soi et avec les autres. À dire vrai, d'une lecture pourtant agréable, ce roman n'est pas mon préféré de l'auteure. Je crois que j

Tant que le café est encore chaud (Toshikazu Kawaguchi)

Parce que c'est la règle Le Funiculi Funicula n’est pas un café comme les autres. Situé à l’abri des regards, en sous-sol d'un immeuble de Tokyo, il est peu fréquenté et cache un secret réputé n'être qu'une légende urbaine. Pourtant c'est vrai : on peut y voyager dans le passé. Mais juste le temps d’un café ... Dit comme ça, l'histoire peut paraître naïve et bancale. Et de fait, elle l'est un peu, l'écriture un peu maladroite ne l'aidant pas particulièrement en cela. Cependant en littérature, la magie n’a pas besoin de se justifier et encore moins d'être crédible. Le roman n'a nulle autre ambition que d'utiliser la veine fantastique pour charmer le lecteur avec les jolies histoires d'amour, d'amitié ou encore de famille de quatre femmes prêtent à jouer le jeu pour retrouver un être cher. L’émotion de « Tant que le café est encore chaud » m’a d'ailleurs saisi plutôt sur le tard. Il a fallu passer au moins la moitié du roman pou

Mon mari (Maud Ventura)

Mon Dieu Je souscris à l’avis globalement enthousiaste qu’a eu Bookstagram autour du premier roman de Maud Ventura. Le point de vue inhabituel d’une femme en totale insécurité affective vis-à-vis de son mari est savoureux à lire. Elle vit uniquement à travers lui, tout le reste, y compris ses enfants, passent en seconde position. Sa vie n’est qu’un effort continu pour manoeuvrer afin d’attirer son attention, lui plaire, se faire désirer, en gros réunir les conditions idéales pour qu’il ne se lasse pas d’elle. Entre comédie subtile et une forme de thriller psychologique, le ton est léger mais le fond l’est un peu moins. L’auto-portrait cynique et sans filtre de la narratrice, ses raisonnements et sa vision du couple sont amusants, surprenants, parfois absurdes et souvent effrayants. Le coup assez signifiant de la clémentine m’a beaucoup plu 🤣. La plupart du temps, tout en jubilant, je me sentais pourtant désolé, voire gêné, pour elle. Pourquoi s’infliger un tel stress quotidien alors