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Articles

Affichage des articles du juillet, 2022

Broadway (Fabrice Caro)

Sans fondement Dans  Broadway , Fabrice Caro utilise les mêmes ficelles que dans  Le discours , son roman précédent, à ceci près que le narrateur, loser névrosé et handicapé social, est cette fois-ci à un stade plus avancé de sa vie. Il a 46 ans, une femme, deux enfants, est tenté par le démon de midi et galère dans les grandes largeurs dans ses interactions avec famille, amis, collègues et voisins. Pas de discours de mariage à assurer mais la nécessité de faire face à l'enveloppe de l'assurance maladie l'incitant à réaliser l'examen colorectal de rigueur. Dur à avaler quand on n'a pas encore 50 ans ... Et c'est reparti pour la gamberge, les angoisses existentielles et l'inadaptation sociale. On ne s'en lasse pas ! Avec Fabrice Caro c'est toujours drôle et perspicace. Son humour parle à un maximum de gens, je pense, dans tout ce que ça a d'absurde et d'exagéré et en même temps dans tout ce que ça interpelle chez eux. En tout cas, ça interpell

La boîte de Pandore (Bernard Werber)

L'homme de l'Atlantide Je viens de terminer  La boîte de Pandore de Bernard Werber. Les talents d'écriture de ce collectionneur de best-sellers ne m'ont pas époustouflé mais l'inventivité du scénario truffé de bonnes trouvailles oui ! L'idée de reconstituer le monde de l'Atlantide et de broder sur l'origine des mythologies antiques, avec comme point de départ une séance d'hypnose, est assez ébouriffante et indéniablement distrayante, même si, c'est le moins qu'on puisse dire, l'auteur ne fait pas dans la finesse ni dans l'approfondissement des situations qui s'enchaînent. Pas le temps. Ce qui m'a davantage gêné, c'est l'assertion continue tout le long de l'histoire (avec un petit h) des mensonges de l'Histoire (avec un grand H). On ne peut qu'être d'accord avec l'idée que l'Histoire du monde est au moins en partie celle qu'on a bien voulu nous raconter, notamment à travers le prisme subject

À un doigt de la vérité (Jean-François Schwaiger)

Quelques nouvelles Le format de la nouvelle m'est assez peu familier. A l'instar du court-métrage, je l'évite généralement car je peux le trouver frustrant. On a à peine le temps de s'approprier le décor et de s'habituer aux personnages, qu'on est déjà dans le vif du sujet et que l'épilogue pointe le bout de son nez. C'est particulièrement vrai avec les histoires courtes de Jean-François Schwaiger qui se savourent comme des bonbons qui fondent trop vite sur la langue. Elles sont charmantes, prennent souvent leur inspiration dans l'enfance ou du moins dans le grand enfant qui est en nous, à l'image de ce vélo de barbie qu'on a tous eu (ah bon, pas vous ? 😅). La dernière nouvelle du recueil est un peu une exception de ce point de vue avec le thème plus frontal de la sexualité. Un brin provoc' et osée, elle est ma préférée.

Washington Square (Henry James)

La traque Pour commencer à défricher ce grand écrivain classique américano-britannique, j'ai choisi à l'intuition un roman plutôt court qui paraissait offrir une intrigue peu ambitieuse, ce qui convient parfaitement à mon état d'esprit du moment. Mon choix s'est révélé, en la matière, parfaitement judicieux car Washington Square  est proche du huis clos. Ses quatre personnages principaux s'affrontent dans un drame familial qui s'engage dans le Manhattan des années 1880 lorsqu'un beau jeune homme désargenté demande la main d'une jeune fille riche mais dénuée de tout charme. En tout cas, c'est l'avis de son père, un éminent médecin qui a une bien piètre opinion de sa fille unique. C'est un détail important de l'intrigue qui laisse le lecteur perplexe et rend ce roman, plutôt lisse dans sa facture, plus intéressant que le simple drame intime de la jeune héritière courtisée par cupidité. La lecture est ultra-fluide à l'opposé de ce à quoi