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Articles

Affichage des articles du avril, 2023

Se résoudre aux adieux (Philippe Besson)

Catharsis La Havane, New York et Venise ... trois lieux, trois ambiances. Louise voyage et écrit à Clément des lettres auxquelles il ne répondra pas. C'est le remède qu'elle espère cathartique pour faire le deuil d'une histoire d'amour terminée qui lui tord les boyaux. Je ne sais pas pourquoi, ce roman-là de Philippe Besson, je me le gardais sous le coude. Avec un tel sujet et un tel titre, j'avais l'intuition, proche de la certitude, que ce roman aurait sur moi un effet approchant celui qu'a eu En l'absence des hommes il y a quelques années. Sans atteindre les sommets du roman précité, rien dans Se résoudre aux adieux ne me déçoit. Philippe Besson confectionne un bijou pur de sensibilité et d'humanité, dont la finesse m'a semblé décuplée par le dépouillement du récit. Pas d'histoire compliquée, juste les pensées d'une femme malheureuse qui lèche ses plaies béantes pour survivre au manque. La dernière partie est ma préférée. La douleur

Germinal (Émile Zola)

La misère encore plus pénible sous terre J'ai lu qu'à sa première édition,  Germinal n'avait pas été un aussi gros succès de librairie que certains autres volumes des Rougon-Macquart. En revanche, il est incontestablement devenu avec le temps son tome le plus célèbre et le plus vendu. Et on comprend bien pourquoi tant le récit est spectaculaire et le drame à son climax. Toute la beauté de la saga et toute sa force pourraient être résumées dans cet épisode exemplaire, celui d'Étienne Lantier, fils de Gervaise, qui, se retrouvant presque par hasard embauché dans l'une des nombreuses mines de houille du nord de la France, deviendra l'un des instigateurs d'une grève aux conséquences effroyables. Tout est parfait dans Germinal . Je ne vois pas ce qu'un lecteur pourrait lui reprocher à part à avoir en soi l'éxécration de la violence, le dégoût de la misère, le refus de l'impudeur du désespoir ou encore l'écoeurement de l'injustice. 😂 C'est

Des hommes couleur de ciel (Anaïs Llobet)

  Vivre caché ou mourir Avant de commencer la lecture, je m’interrogeais sur le sens de ce joli titre poétique. Je l'ai trouvé nettement moins à mon goût en apprenant que c'est ainsi qu'on appelle en Tchéchénie les hommes qui aiment les hommes. Il n'y a apparemment pas de terme officiel, le déshonneur étant si grand pour la famille qu'un homosexuel doit se résoudre à vivre caché au risque d'être assassiné. Pour Kirem et Makhmoud, être gay est en tout cas un crime bien plus grave que de lancer une bombe dans la cantine d'un lycée de La Haye ... Oumar et Alissa, de leur côté, tentent de laisser derrière eux leur pays en guerre pour se reconstruire aux Pays-Bas. Un roman très actuel, profondément ancré dans la réalité qui, dans le désordre, parlent d'intégration, de liberté, de déracinement, de reconstruction, d'identité, du poids des traditions, de religion, des valeurs en opposition ... Tout cela dans un récit fort et riche, pas si long et vraiment tr