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Articles

Affichage des articles du décembre, 2021

Vivre avec nos morts (Delphine Horvilleur)

Soutenir les vivants La rabbine Delphine Horvilleur, dont l'une des attributions est d'accompagner la famille et les amis à l'occasion d'un décès, témoigne ici de son expérience et de ses réflexions sur le thème de la mort. Elle le fait évidemment à travers le prisme de la religion et de la philosophie juive. De mouvance clairement libérale, elle s'exprime avec érudition, clareté, bienveillance et une dose non négligeable d'esprit piquant. Les quelques blagues juives qui jalonnent le livre témoignent du recul salvateur d'une référente de Dieu sur terre vis-à-vis de la pratique de la religion et de Dieu lui-même.  C'est ça qui m'a le plus frappé : l'ouverture d'esprit et l'absence de prosélytisme. Ici, point de vérités assenées ni de vie éternelle à coup sûr, comme on l'entend très souvent, mais, à la place, l'humilité de dire qu'on ne sait pas ce qu'il y a après et l'idée que les femmes et les hommes du passé ouvrent l

Avant le labyrinthe : la braise (James Dashner)

  Boucler la boucle J'y suis quand même arrivé à lire la véritable préquelle de la trilogie L'épreuve, mieux connue sous le nom de celle du  labyrinthe. Le tome précédent,  L'ordre de tuer,  racontait les éruptions solaires, le virus de la braise et le combat pour survivre, mais n'abordait pas encore le projet du labyrinthe et encore moins l'entrée de Thomas et de Teresa dans l'arène, puis qu'ils existaient à peine. Là, on y est carrément et c'est le grand bénéfice de ce tome : le fan de la saga post apocalypse ne peut que se réjouir. Il découvre non seulement les tenants et aboutissants de l'histoire mais aussi retrouvent les "blocards" avant qu'ils ne perdent la mémoire. On croise bien sûr la route d'une Ava Paige pleine de duplicité, et même celle de Jorge et Brenda qui arrivent plus tard dans le récit. C'est clair, fluide, efficace, ce n'est pas de la grande littérature mais ce n'est aucunement décevant. James Dashne

Le dîner (Herman Koch)

Cartes sur table La couverture du format poche de ce roman néerlandais annonce la couleur. Sur fond de ciel bleu, un homard sur son assiette fixe froidement le lecteur, telle une métaphore du dîner de tous les dangers entre deux frères et leurs épouses. Paul, le narrateur, se rend à reculons dans un restaurant ridiculement chic (voir extrait ci-après) à la demande de son frère, un politicien de stature nationale. Malgré une aigreur palpable, le dîner commence avec une relative légèreté sous la forme d'une critique moqueuse des rapports sociaux. Ce n'est qu'après l'entrée que le plat de résistance est servi. L'heure est grave, les deux familles sont réunies pour discuter des agissements de leurs enfants. Dès l'apparition dans le récit de l'enjeu dramatique, un signal d'alarme s'est mis à se manifester en moi et la suite des évènements confirmera cette impression. La comédie sarcastique laisse place à une ambiance de thriller dont l'angle de vue m&