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Articles

Affichage des articles du mai, 2016

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier - Patrick Modiano

Travail de mémoire Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier , le dernier roman en date de Patrick Modiano, possède un avantage indéniable sur Le café de la jeunesse perdue , lu (ici) il y a quelques années : il est constitué d'une intrigue qui est distillée dès les premiers pages de ce court roman. Un inconnu contacte Jean, le narrateur et protagoniste central, pour lui rendre un répertoire de contacts perdu dans une gare. Pour une raison qui lui échappe, l'homme lui pose des questions de façon insistante à propos d'un certain passé en partie oublié de Jean. Il y a longtemps lorsqu'il était enfant, il avait vécu une année entière avec une femme qui n'était pas sa mère. Mais alors qui était-elle ? Je suis totalement amateur de l'écriture mélancolique d'un Philippe Besson ou d'un Olivier Adam, alors je ne peux qu'adhérer au style de Patrick Modiano. Chaque ligne a un très fort pouvoir d'évocation qui embarque le lecteur dans une

Dix petits nègres - Agatha Christie

  Et il n'en resta plus aucun Pour avoir fait le compte à l'époque, j'ai lu à l'adolescence une quarantaine des soixante-six romans d'Agatha Christie. Dix petits nègres est de ceux qu'on n'oublie pas facilement car il possède une intrigue qui le distingue parfaitement du reste de la bibliographie de la romancière britannique. Dans celui-ci, il n'y a pas d'enquête policière à proprement parler ou s'il y a une enquête, elle est menée par nécessité et dans l'urgence par les victimes elles-mêmes. En effet, aucun de dix invités de cette île située au large de la côte anglaise ne va survivre au méthodique carnage, réfléchi sur le modèle d'une comptine et perpétré par un mystérieux hôte, à la fois juge et bourreau. Un véritable exercice de style aussi bien pour l'assassin que pour l'auteur. Comme justement, cela faisait une éternité que je n'avais pas lu Agatha Christie, j'avais oublié à quel point son écriture

La curée (Émile Zola)

Or et gravats On avait laissé Aristide Rougon, personnage secondaire de La fortune des Rougon , dans la petite ville provençale de Plassans tandis que son père achevait d'y faire son trou au moment de la prise de pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte. Dans La curée , Napoléon III est bien assis sur son trône et a arrêté la décision de remodeler sa capitale au travers des grands travaux dits haussmanniens. Aristide, renommé Saccard, débarque à Paris et grâce à l'appui de son frère ministre va participer à la "curée", c'est à dire au dépeçage de la ville mené par des spéculateurs sans scrupule qui achètent des terrains à bâtir avant même que les propriétaires et locataires en place ne sachent qu'ils seront frappés par l'expropriation et donc condamnés à voir les constructions existantes complètement rasées. Parallèlement à cette intrigue politico-financière, Émile Zola dresse un portrait édifiant de la haute société de l'époque qui vit souvent a