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Articles

Affichage des articles du février, 2024

Samouraï (Fabrice Caro)

  Soirée raclette Écrivain au premier livre quasiment invendu, Alan veut profiter du jardin avec piscine de ses voisins partis en vacances pour se mettre en mode guerrier samouraï et écrire un grand "roman sérieux".  Après "Le discours" et "Broadway", c'est le troisième roman de Fabrice Caro que je lis et j'aime toujours autant son humour, basé sur son sens de l'observation de notre société et de la génération des quadras/quinquas. Lire l'un de ses romans c'est un peu se regarder dans une glace. Ca nous parle, c'est gentiment absurde et décalé et étonnamment perspicace.  L'inconvénient de sa littérature, c'est qu'il applique toujours la même recette. L'auteur choisit un anti-héros, on peut dire un looser même si je n'adhère pas à un tel mot, et raconte avec tendresse et cynisme ses doutes et névroses de gars en pleine crise existentielle. Seul l'angle d'attaque change ; ici c'est celui de l'écriva

Le château des rentiers (Agnès Desarthe)

  Encore là Ceci n'est pas vraiment un roman mais un recueil de réflexions sur les thèmes de la vieillesse, de la mort et de la mémoire. Pour cela, Agnès Desarthe choisit l'angle autobiographique de ses grands-parents qui avaient recréé, dans leur tour de la rue du Château des Rentiers, un chaleureux "phalanstère" avec les membres de leur famille et avec leurs amis. Parce que dans la communauté juive dans laquelle l'auteure a grandi, "vieux" ne signifiait pas "bientôt mort" mais surtout "encore là". Être joyeux, à défaut d'être heureux, c'est presque de l'ordre de la moindre des politesses à l'encontre des absents. J'avoue avoir été un peu perturbé pendant la lecture par le côté foutraque du livre. Il est construit de toutes sortes de choses : d'imagination, de rêves, d'anecdotes souvent savoureuses, de flashbacks, de dialogues outre-tombe ou avec soi-même et autres micros-trottoirs qui donnent au récit une

Les faux-fuyants (Françoise Sagan)

  La débâcle Juin 1940. Alors que les Allemands envahissent le pays, quatre Parisiens de la haute-société se retrouvent bloqués, en exil forcé, dans une ferme de la Beauce. En entamant le roman, je n'avais pas conscience que sa lecture me détendrait autant. La quatrième de couverture annonçait pourtant la couleur en évoquant une "imprévisible et cocasse partie de campagne" et laissait présager une satire mordante sur le thème des différences de classe. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance, on est en pleine débâcle et la mort s'abat sur le petit groupe à côté de la plaque car habitués à la vie facile. Mais c'était, j'imagine, mal connaître Françoise Sagan car la légèreté apparaît dès les premiers mots et on rit malgré le dramatique de la situation. Elle joue clairement sur le décalage à la fois réel et pas toujours abyssal entre paysans et snobinards. Le ton est badin et moqueur et on pourrait s'attacher à au moins trois personnages sur quatre. To