La chose humaine D'aucuns reprocheront à ce récit d'être trop dans l'air du temps. De mon côté, je suis reconnaissant à Karine Tuil de traiter le sujet des violences sexuelles faites au femmes de cette manière, c'est à dire sous la forme d'un roman aux accents documentaires, appuyés par son style plutôt journalistique et malgré tout empathique. J'aime son idée de réaliser une peinture sans jugement définitif sur un sujet brûlant de notre temps. L'auteure pénètre les pensées des protagonistes, fruits de leur éducation et de leur parcours, en privilégiant pourtant le point de vue de l'agresseur et de ses parents. Comme pour les confronter à leur culpabilité et à leurs contradictions. Comme si, par l'horreur de son calvaire, le désarroi palpable de la victime et ses témoignages à la barre étaient suffisamment éloquents et que sonder son âme fausserait l'objectivité du débat. Malgré ça, tous les points de vue sont exposés : victimes, bourreaux, tém