Ils sont venus, ils sont tous là Je l'ai parfois dit, c'est l'émotion et la justesse du récit que je recherche principalement dans la fiction. Probablement davantage que le divertissement pur ou même l'opportunité d'apprendre quelque chose. Il y a forcément des contre-exemples dans mes lectures passées mais j'ai vraiment la sensation que lorsque les circonstances sont éloignées de moi, que je ne peux pas m'identifier aux situations ou aux personnages, le plaisir en est limité. A contrario, plus l'empathie est possible, plus l'émotion survient. En ce sens, la famille italienne soit-disant maudite du roman de Laurent Gaudé, dont le lecteur suit les hauts et les bas sur une centaine d'années, m'est apparue excessivement peu tangible. Le cadre irréel des Pouilles rurales, les liens du sang, l'honneur, les hommes implacables, la religion superstitieuse, le poids des racines et des traditions la font davantage ressembler à un conte qu