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Articles

Affichage des articles du janvier, 2020

Les loyautés (Delphine de Vigan)

Quadriptyque Après deux romans plus ambitieux, Delphine de Vigan revient avec un format plus concis tout aussi bien écrit. Je l'ai déjà dit ici, ce qui m'épate chez elle, c'est son aptitude à transmettre justesse et émotion avec quelques mots secs et directs, habilement placés dans ses phrases. Elle nous raconte ici une histoire à quatre voix autour de Théo, un collégien au plus mal entre ses deux parents divorcés qui ne perçoivent plus grand chose de lui alors qu'ils sont plongés dans leurs propres marasmes. Son meilleur pote, la mère de celui-ci et la prof de SVT assistent à sa noyade chacun de leur fenêtre, leur point de vue tronqué ne leur permettant pas d'apercevoir l'entièreté du tableau et encore moins d'intervenir pour l'aider. Les loyautés , ces ficelles invisibles qui relient les êtres les uns aux autres, est un peu trop court. On le referme un peu à regret car on aimerait en savoir davantage de l'épilogue. En même temps, on est sai

Khalil (Yasmina Khadra)

Vu d'ici Paris, le 13 novembre 2015... Khalil sera un martyr dans quelques minutes quand il aura actionné sa ceinture d'explosifs dans le RER au moment où le Stade de France se videra. En tout cas, il est venu pour ça, il a déjà mentalement dit au revoir à sa sœur adorée, et serré dans ses bras son meilleur ami qui va aussi mourir. Yasmina Khadra utilise l'angle de vue d'un jeune terroriste kamikaze pour s'efforcer de concevoir l'inconcevable. De sa plume précise, discrètement poétique, l'auteur algérien décrit le parcours d'un enfant de Molenbeek privé de repères stables et stimulants, ce qui le poussera dans les bras de prêcheurs de islam dévoyé. Pas de jugement, ni d'empathie, des faits plutôt objectifs qui racontent la radicalisation, l'explique sans la justifier. La vérité historique est bien sûr biaisée et romancée, le récit contient au moins deux ingrédients romanesques un peu gros, que je n'aurais pas relevés dans une pure ficti