Ce sera une fête
Ce roman est une petite merveille dont je ne soupçonnais pas la beauté. Les mots simples et sensibles de Gaëlle Josse, leur délicatesse, la poésie discrète des descriptions, des portraits et surtout des émotions racontent l'incommensurable drame, en rien exceptionnel mais terriblement unique et intime.
Celui de cette femme qui voit son fils s'enfuir loin du beau-père, prendre la mer, voir le monde, disparaître. Pour sa mère, aucune perspective de retour, encore moins de bonheur, juste attendre, faire le chemin chaque jour vers les falaises pour guetter les bateaux qui rentrent au port, écrire des lettres qu'il ne recevra jamais, fantasmer son retour, faire son possible pour ses autres enfants, ceux qui restent et garder la douleur pour soi alors qu'elle se voit comme le nez au milieu du visage.
C'est triste et assez cruel. En lisant ce récit, je prenais fait et cause pour elle. Je ressentais le froid polaire dans son cœur de mère, irrité du silence égoïste du fils. Ce n'était pourtant pas l'objectif de l'auteure qui se garde bien de juger.
Ma première lecture de Gaëlle Josse a été un franc succès. Ce ne sera certainement pas la dernière.
J'ai lu
Je m'invente des ancres pour rester amarrée à la vie, pour ne pas être emportée par le vent mauvais, je m'invente des poids pour tenir au sol et ne pas m'envoler, pour ne pas fondre, me dissoudre, me perdre.
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