Garçon des bois
Quel vrai petit bonheur d'apprendre que Dans la forêt de Jean Hegland aurait une suite ... Retrouver Nell et Eva. Et découvrir leur fils Burl né dans la forêt alors que le monde entier s'écroule tout autour.
Les deux soeurs ont compris qu'il fallait brûler la maison familiale et apprendre à vivre parmi les exhalants et les inhalants de la nature. Tous les inhalants sauf les humains qui ont mis la planète à genoux et qu'il faut à tout prix fuir car ceux qui ont survécu représentent une menace. Il y a quelques années, certains se sont approchés dangereusement de leur "capane". Burl, le narrateur au langage évoluant, voit bien que ses mères sont "terreurisés" à l'idée qu'ils reviennent.
En plus de la description du paradis terrestre qu'est la forêt pour Burl malgré l'humidité et la sécheresse de plus en plus présentes, c'est le regard que le jeune garçon a sur l'humanité, un point de vue quasi-inédit, qui m'a fasciné. Nell et Eva sont les deux seuls êtres humains qu'il ait jamais vus de sa vie. L'humanité, c'est "Noustrois", les autres sont un mystère, ils ne les connait qu'à travers le récit de ses mères. Il a 16 ans maintenant. Vers qui, vers quoi pointer son désir, sa curiosité, ses espoirs, son avenir ?
Dans la lignée du premier roman et de ses thèmes, entre dystopie, récit écologique, roman d’apprentissage ou encore thriller psychologique, cette suite belle et inspirée a comblé mes attentes.
Gallmeister - pages 316 et 317
Une ombre passe au-dessus de la prairie que je semble être le seul à remarquer. Quand j'arrache mon regard de Nell et des intrus, je vois qu'un vautour tournoie dans l'air. Peu t'être qu'il cherche ce que sera son prochain repas ou peu t'être qu'il plane dans le ciel juste pour le bonheur d'avoir des ailes. Je me demande ce qu'il doit penser de cette rencontre, et ce que doivent en penser tous les autres inhalants et exhalants qui nous observent - les arbres et les abeilles et les oiseaux et les écureuils qui vivent leurs vies bien remplies tout autour de nous pendant qu'on se retient pour ne pas céder à la fureur.
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