Chez Jo
Au café Tom's, il n'y a pas foule. On sort tout juste du confinement et on hésite à s'enfermer à l'intérieur. Quelques personnes y travaillent, les clients défilent ou squattent. Jean-Philippe Blondel donne la parole à chacun d'eux en les adoptant tout à tour comme narrateurs de leur histoire personnelle, le temps d'un ou de plusieurs chapitres.
Un roman choral donc même si certains personnages prennent la lumière plus que d'autres, ces derniers ne faisant que passer. Paradoxalement, ce sont ceux de passage qui m'ont le plus séduit : la mère et son fils, l'écrivain et son ami d'enfance… À chaque fois, deux points de vue intéressants sur la même situation. Dommage ça s’arrête là.
L'intrigue principale entre l'ancienne et le nouveau propriétaire, le serveur et la jeune cliente installée au fond du café, ne m'a pas excessivement touché. Presque étonnamment, je dirais, car habituellement le récit de destins ordinaires est un procédé qui me convient tout à fait.
Bien sûr je persévèrerai avec cet écrivain dont j'ai jusqu'ici énormément apprécié les lectures.
Collection Proche
Je parais fragile. C'est sans doute pour cela que mes interlocuteurs ont envie de partager une partie de leur fardeau. Ils se disent que je ne vais par leur faire de mal. Que suis un oiseau. Que leurs soucis vont glisser sur mes plumes et que je pourrai ensuite les transporter ailleurs, loin d'eux. Lorsqu'ils s'en vont, ils sont soulagés. Ils me remercient. Ils ont pitié de moi aussi. Ils se demandent ce que je vais devenir. Être réceptacle n'est pas un métier d'avenir. Ils ont tort. Je me suis rendu compte très tôt à quel point écouter était une force. Écouter et agir, dans la discrétion la plus absolue.
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