Quelle virée !
Jusqu'à ce que mon entourage me conseille cet auteur, je n'avais aucunement conscience de la littérature de Henri Loevenbruck.
Dès les premières pages, grâce à l'écriture très orale de l'écrivain, le lecteur est happé par le point de vue et la rare sincérité de Hugo, alias Bohem, un gamin idéaliste en manque de repères qui va trouver son salut au sein d'une bande de garçons sur laquelle règne Freddy auquel il vouera une fidélité sans faille.
Cette rencontre déterminante est le point de départ d'une aventure intemporelle et époustouflante qu'il va vivre sur sa moto bricolée à rouler, rouler et encore rouler dans un pays inconnu qui ressemble diablement aux Etats-Unis. Ses amis et lui tenteront de se faire une place dans le monde des bikers, une communauté aux méthodes rudes qui placent les valeurs d'amitié, de loyauté, de respect et d'honneur au-dessus de tout. On verra jusqu'à quel point ...
Le roman possède une grande force humaniste et romanesque. L'intimité qui se crée entre motards sur la route et dans les galères décuple leurs émotions et c'est un peu la même chose pour le lecteur. Au moment de lire ses dernières lignes, j'étais au bord du sanglot, la gorge serrée comme jamais par l'émotion. Pas mal pour ma première lecture de l'année.
J'ai lu - page 387
Alex, il disait que les immigrés, il y en avait trop et qu'il aimait pas ça, que le gouvernement en laissait venir trop, qu'on se sentait plus dans notre pays, et moi ça me faisait marrer, parce que mon pays je lui devais pas grand-chose de plus qu'aux leurs, et qu'entre Freddy qui venait d'Italie et Oscar qui venait du Vietnam, j'étais plutôt reconnaissant que ça circule un peu. Alex, il disait que les immigrés ils nous piquaient notre travail et, ça, ça me faisait encore plus marrer vu que, dans la bande, il y en avait pas un qui bossait vraiment. Alex, il disait que les immigrés ça faisait de la délinquance, et là, je me demande encore s'il se foutait pas un peu de notre gueule.
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