Antoine galère dans sa tête. Son meilleur ami s'est suicidé et il en avait fait le rêve prémonitoire. Léa, sa nouvelle petite amie, est heureusement là pour mettre un peu de couleur et d'espoir dans sa vie. En ce début d'été après les résultats du bac, il va la rejoindre dans sa résidence secondaire familiale en Bretagne ...
Encore une oeuvre jeunesse pour Olivier Adam. Deviendrait-il le spécialiste du mal-être adolescent avec à ma connaissance un quatrième roman sur ce thème ? La frontière avec ses romans entre guillemets adultes demeure mince, à défaut d'être floue, mais ce roman, m’est apparu, peut-être plus que La tête sous l’eau ou Dans la nuit blanche, particulièrement adolescent. C’est sûrement dû aux nombreux échanges par textos et vocaux entre les protagonistes, une très bonne idée qui réussit à rendre compte tout aussi bien des ressorts psychologiques de Léa et Antoine que les dialogues classiques.
Pour autant, même pour cette littérature, Olivier Adam n’abdique jamais de ses réflexions sur la société ou la vie, notamment quand en l’occurrence il évoque l’élite cultivée dont il fait partie (voir citation ci-après).
Je ne sais pas trop ce que les adolescents peuvent penser d’un tel livre mais en tout cas pour moi ça a fonctionné une nouvelle fois. Il est tout de même particulièrement sombre, ce qui n’empêche pas la lumière de le traverser de part en part.
Robert Laffont - page 151
Je n'ai pas osé lui répondre que je ne serai sûrement jamais comme eux. Peut-être parce que je ne suis pas fait pour ça. Peut-être parce que ça n'est pas fait pour tout le monde. Que je pars de trop loin. Que c'est irrattrapable. Eux ont l'air de croire que non, que je peux prendre le train en marche. Et dans leur esprit, c'est comme si c'était un but ultime à atteindre. Une cause supérieure. Même quand on l'ignore. Même quand on ne le sait pas encore. Mais ils ont peut-être tort. Il y a forcément d'autres horizons. D'autres manières de vivre. D'être au monde. La preuve, la plupart des gens vivent très bien sans ça. Sans art. Sans littérature. Ou alors c'est juste un agrément pour eux. Un complément. L'essentiel à leurs yeux est ailleurs. L'autre jour, Léa m'a sorti cette phrase : l'art est la preuve que la vie ne suffit pas. Mais si elle avait tort. Si la vie suffisait. Respirer. Nager. Prendre soin de ceux qu'on aime. C'est ce que font la plupart des gens. Est-ce que ça fait d'eux des cons ?
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