Poumon vert
Dans ce témoignage autour du Père-Lachaise, Benoît Gallot raconte le plus célèbre cimetière du monde par la lorgnette de son propre parcours qui l'a amené à en devenir son conservateur. Il explique notamment comment il y est entré pas tout à fait par hasard et pourquoi on peut être heureux de vivre et travailler dans un tel lieu. Lorsqu'il nous dit, alors que le cimetière ne chômait pourtant pas pendant les confinements sanitaires, que sa famille et lui disposaient des 43 hectares à leur disposition, on veut bien le croire. Il explique même qu'il est difficile de quitter la filière tant elle est humainement gratifiante.
On y apprend aussi un tas de choses sur le fonctionnement, l'Histoire et les petites histoires d'un tel monument aux aspects autant touristiques que funéraires. Le plus passionnant étant les explications sur le retour progressif mais en force de la faune et la flore depuis l’abandon des produits phytosanitaires en 2015. Les photographies de renards et autres oiseaux prises par l'auteur et postées sur son compte Instagram @la_vie_au_cimetiere en attestent.
Si vous lisez ce livre, vous ne verrez ensuite plus les cimetières tout à fait de la même manière. D'ailleurs, à peine l'ouvrage refermé, je suis parti flâner au Père-Lachaise pour y observer la nature autant que l'architecture des pierres tombales, sans chercher le moins du monde à apercevoir les sépultures de personnages célèbres. Le minéral et le végétal s’y côtoient à égalité. C’est un véritable poumon vert dans la capitale, un parc un peu différent des autres mais avec plus d'une âme en plus.
Collection proche - page 233
Pour finir, il y a les épitaphes porteuses de ces vérités intemporelles qui nous renvoient inexorablement à nos conditions de mortels. Ainsi ce célèbre extrait du livre de l'Ecclésiaste "Vanité des vanités, tout n'est que vanité". Lire cela au Père-Lachaise, temple s'il en est de la vanité post-mortem, peut prêter à sourire. Un autre exemple, glaçant, est lisible à la division 84 :
Passant qui passezComme vous j'ai passéComme moi vous passerez
Commentaires
Enregistrer un commentaire