Carambolage
Mettre sur sa table de nuit un roman de Philippe Besson, c'est la garantie d'une lecture plaisir de quelques heures, et cela avant même d'avoir l'idée de le retourner pour lire la quatrième de couverture. Le pitch, pourtant sans suspense, balaie de toute façon les derniers doutes : au cours d'une enquête pour meurtre, un jeune flic de Beverly Hills tombe raide dingue d'un acteur star de cinéma et fout sa vie en l'air pour un amour si vibrant et total qu'il le mènera jusqu'à l'auto-sabordage. Quoi de plus romanesque ?
Ce n'est pas le roman d'un hétéro qui se découvre homo mais celui d'un homme sur lequel s'abat une passion incontrôlable qui lui tombe dessus sans qu'elle s'annonce. Alors que paradoxalement je ne crois qu'aux hasards et aux choix, il n'y pas grand chose d'accidentel dans leur rencontre. C'est une sorte de rendez-vous avec l'autre et avec soi. Le narrateur doit le vivre que cela soit avec cet homme ou avec quelqu'un d'autre. Lui-même n'a pas de regrets inutiles, il sait qu'il n'a pas d'autre alternative que d’aller jusqu’au bout, quitte à perdre beaucoup, voire tout.
Des chapitres courts, des paragraphes ramassés à l'écriture sensible et évocatrice et un soupçon bienvenu de clichés ... Un très bon Besson. Je l'ai siroté avec délice, vous dis-je.
Pocket - page 63
Évidemment, tout commence à ce moment exact, le processus s'enclenche, celui que nous n'arrêterons pas mais comprenez que nous sommes dans l'ignorance de cet enclenchement, dans une parfaite innocence; l'ingénuité. Nous ne savons pas que nous venons de mettre la main dans l'engrenage qui va nous dévorer. Il est trop facile de réécrire l'histoire après coup. Moi, je m'en tiens à la vérité, elle n'a pas besoin de surenchère.
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