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Dans la nuit blanche (Olivier Adam)

 Dans la nuit blanche - Olivier Adam

Trop tôt pour mourir

À force de chroniquer les livres d'Olivier Adam - celui-ci est quand même le dixième - il devient difficile d'écrire quelque chose d'original sur sa littérature "infiniment sensible" qui me va systématiquement droit au coeur et cela dès la première ligne. À croire que l'on a, lui et moi, le même vécu affectif intérieur.

Déjà, on a en commun les souvenirs périphériques et pavillonnaires et, plus accessoirement, les goûts musicaux pour l’avoir déjà croisé deux fois dans la foule de concerts parisiens et pour les références dans ses romans qui me parlent très souvent (dans celui-ci, il évoque Pomme). Heureusement pour lui, je ne suis pas le seul, nous sommes nombreux à raffoler de sa littérature.

Dans la nuit blanche est un roman jeunesse aux propos à peine adoucis par rapport à ses romans plus adultes. Antoine, Léa, Hugo, Chloé, Gabriel et les autres ... différents points de vue qui font le tour des sentiments humains au travers d'un drame dévastateur : un adolescent en vélo est renversé par un chauffard. À l'hôpital dans le coma, il flotte dans une "nuit blanche" et cotonneuse.

Exceptionnellement, est intégrée au récit une légère dose d'immatériel, voire de surnaturel et elle est la bienvenue pour sa dimension réconfortante.

Dans son entourage, une question cruciale surnage pourtant : qui a renversé Antoine ? Encore une fois, Olivier Adam fait le job jusqu'à la toute dernière ligne et son roman rejoint ses neuf grands frères sur leur étagère.

Pocket - page 109

Je suis bien. Tellement bien. Je n'ai pas chaud. Je n'ai pas froid. Je n'ai mal nulle part. A vrai dire je ne sens pas mon corps. Délivré de mon propre poids. Léger comme une plume. Transparent comme l'air. Je dérive sans fin. Sans conscience du temps. Il ne passe ni vite ni lentement. C'est comme s'il n'existait pas. Comme s'il n'avait jamais existé. Comme si ça n'avait pas de sens là où je suis. Je n'attends rien. Rien n'a précédé. Rien ne se profile. Rien ne me manque. Je me contente de flotter dans la grande lumière blanche. Comme dans la mer tiède en été, sur le dos, les yeux rivés au ciel. Un moment parfait. Et qui n'en finit pas. Qui n'appelle rien d'autre que lui-même.

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