Mon Dieu
Je souscris à l’avis globalement enthousiaste qu’a eu Bookstagram autour du premier roman de Maud Ventura. Le point de vue inhabituel d’une femme en totale insécurité affective vis-à-vis de son mari est savoureux à lire. Elle vit uniquement à travers lui, tout le reste, y compris ses enfants, passent en seconde position. Sa vie n’est qu’un effort continu pour manoeuvrer afin d’attirer son attention, lui plaire, se faire désirer, en gros réunir les conditions idéales pour qu’il ne se lasse pas d’elle.Entre comédie subtile et une forme de thriller psychologique, le ton est léger mais le fond l’est un peu moins. L’auto-portrait cynique et sans filtre de la narratrice, ses raisonnements et sa vision du couple sont amusants, surprenants, parfois absurdes et souvent effrayants. Le coup assez signifiant de la clémentine m’a beaucoup plu 🤣. La plupart du temps, tout en jubilant, je me sentais pourtant désolé, voire gêné, pour elle. Pourquoi s’infliger un tel stress quotidien alors qu’elle est mariée à un homme, époux et père exemplaire ?
J’ai senti venir un twist final sans en deviner la nature. Il est non seulement bien trouvé mais rebat les cartes et m’a personnellement fait réfléchir.
L'iconosclaste - page 208
J'enfouis le nez dans son cou pour guetter l'odeur d'une autre femme sur sa peau. Il n'y a rien. Mon mari n'a pas de maîtresse. Et au fond de moi, je le sais bien. Mais même enfoncé en moi, mon mari m'est inaccessible. Même ici, il continue à me manquer très fort. Quand il quitte mon corps, il y laisse une plaie béante, un vide affreux, une blessure prête à s'infecter.
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