Catharsis
La Havane, New York et Venise ... trois lieux, trois ambiances. Louise voyage et écrit à Clément des lettres auxquelles il ne répondra pas. C'est le remède qu'elle espère cathartique pour faire le deuil d'une histoire d'amour terminée qui lui tord les boyaux.
Je ne sais pas pourquoi, ce roman-là de Philippe Besson, je me le gardais sous le coude. Avec un tel sujet et un tel titre, j'avais l'intuition, proche de la certitude, que ce roman aurait sur moi un effet approchant celui qu'a eu En l'absence des hommes il y a quelques années.
Sans atteindre les sommets du roman précité, rien dans Se résoudre aux adieux ne me déçoit. Philippe Besson confectionne un bijou pur de sensibilité et d'humanité, dont la finesse m'a semblé décuplée par le dépouillement du récit. Pas d'histoire compliquée, juste les pensées d'une femme malheureuse qui lèche ses plaies béantes pour survivre au manque.
La dernière partie est ma préférée. La douleur se fait plus douce, l'espoir renaît et le long dernier paragraphe accordé au futur finit de me cueillir.
Pocket - page 106
Les lieux eux-mêmes ne sont rien ;les voyages, les exils. Ils sont une simple diversion. Ils créent l'illusion du mouvement, le mirage d'une volonté, mais, quoi qu'on fasse, on demeure enraciné et cet enracinement est au chagrin. Même dans l'éloignement, on reste accroché à un point fixe et ce point fixe, c'est la détresse. Le changement de décor ne change rien. Puisqu'à la fin, ce qu'on regarde n'est pas au-dehors mais au-dedans.
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