Partir en paix
Shizuku est atteinte d'un cancer incurable. Elle arrive dans l'île aux citrons pour devenir pensionnaire de la Maison du Lion qui, elle l’espère, l’aidera à aborder l’imminence du repos éternel ...
Il m'est dorénavant difficile de louper les rendez-vous que Ito Ogawa nous donne depuis quelques années tant ils sont à chaque fois la promesse d'une histoire délicate, apaisante et lumineuse. C’est encore le cas cette fois-ci malgré un sujet compliqué : la fin de vie.
La littérature de cette auteure japonaise trouve grâce à mes yeux car elle nous raconte toujours de jolies histoires dans lesquelles elle se débrouille pour introduire, l’air de rien, quelques tuyaux pour suggérer au lecteur de tendre vers une forme de sérénité. Mais elle le fait sans l’implicite injonction que contiennent les livres de développement personnel.
Dans ses romans, on a aussi la sensation, en gardant bien en tête que le Japon ce n'est pas que ça, de toucher du doigt la culture japonaise en matière de savoir vivre : harmonie, esthétisme, éloge de la paix intérieure, du rituel voire de la lenteur, mais aussi bienveillance et bien sûr l'incontournable plaisir de la nourriture.
Shizuku est entre bonnes mains. Nous aussi.
Éditions Picquier - page 180
Monsieur Awatorisu était assis, jambes croisées, sur la chaise près de la fenêtre de ma chambre.- Mais qu'est-ce que vous faites là ? Vous êtes mort ! lui ai-je dit.Ce devait être son fantôme. Mais je n'avais pas peur.- Je me fais du souci pour toi, Shizuku. Je suis venu voir comment tu allais. Et je tenais aussi à te remercier d'avoir dansé pour moi, à la fin, a-t-il répondu d'une voix plus vivante que quand il était en vie.J'ai immédiatement compris qu'il était redevenu celui qu'il était avant.
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