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Là où chantent les écrevisses - Delia Owens

Là où chantent les écrevisses - Delia Owens

Jolie plume

Parents, frères et soeurs sont partis sur les routes en laissant Kya grandir seule au milieu des marais. À l'écart de la population locale, la petite fille ne veut compter que sur elle-même et sur les oiseaux de la lagune pour (sur)vivre. Devenue adulte, deux hommes seront irrésistiblement attirés par elle ... pour le meilleur et pour le pire.

Souffle romanesque, puissance des sentiments et intrigue pleine de mystère, le roman m'est apparu polymorphe : romance, historique, sociologique, écologique, d'apprentissage, thriller, policier, de procès. Un palpitant mélange de genres.

Pourtant, la particularité la plus marquante de cette fiction riche à tous points de vue est évidemment son ode à la nature, à la liberté et à la solitude. À peine sorti de ses pages, le lecteur n'a qu'une envie : aller trainer là où chantent les écrevisses et nourrir les mouettes et les goëlands de la plage de Kya. Delia Owens raconte avec talent le sud des États-Unis des années 50 et 60 et les marais côtiers de Caroline du Nord avec sa faune et sa flore campées avec force détails évocateurs et beaucoup de poésie. Plongé le temps de la lecture dans ce monde hybride coincé entre la terre et l'océan, j'étais dans une totale empathie pour la fille des marais, élément à part entière d'un monde de mouvements, couleurs, sonorités et autres sensations. Mission accomplie pour l'écrivaine et son traducteur français.

Points - page 51

Des mois passèrent, l'hiver s'installa lentement, comme toujours dans le Sud. Le soleil, aussi chaud qu'une couverture, enveloppait les épaules de Kya, et la poussait à s'aventurer toujours plus loin dans le marais. Parfois, la nuit, elle entendait des bruits qu'elle ne connaissait pas ou était réveillée par un éclair tout proche, mais chaque fois qu'elle trébuchait, la terre la remettait sur ses pieds. Jusqu'à ce qu'un jour, sans qu'elle en prenne vraiment conscience, la douleur qu'elle avait au cœur s'écoula comme de l'eau dans le sable. Elle était toujours là, mais cachée au plus profond. Kya posa la main sur la terre mouillée et vivante, et le marais devint sa mère.

Commentaires

  1. Bonjour Sorel, c'est en voyant le film que j'ai aimé que j'ai eu envie de lire le roman et je ne l'ai pas regretté. Une très jolie histoire avec une héroïne que l'on aurait aimé rencontrer. Bonne journée et bon réveillon.

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    1. Hello, Il me reste à voir le film après avoir un peu oublié le livre...

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