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Dessous les roses (Olivier Adam)

 

Dessous les roses - Olivier Adam

Midi à sa porte

Chacun sa vérité. Il n'y pas de plus grande vérité en ce bas monde. Il suffit de voir combien chacun campe en général sur les siennes, et moi le premier. Voilà à mon sens le grand thème du dernier roman en date d'Olivier Adam, auteur cher à mon coeur qui nous livre encore une fois un roman d'une très grande justesse. J'ai adoré, la vérité !

Claire, Paul et Antoine se retrouvent pour une fois réunis au domicile parental. Et pour cause, leur père vient de mourir. Ils entourent leur mère, ébahie de les voir tous ensemble dans sa cuisine malgré le fossé creusé par les années. Trois jours pour faire remonter l'enfant qu'on a été ou tout simplement régler ses comptes. Qui est coupable ? Y en a-t-il un d'ailleurs ? Chaque enfant de délivrer sa version de l'histoire familiale et chaque lecteur de se faire sa propre opinion de la situation, qui sera à coup sûr à l'opposé de celle son complice de club de lecture. CQFD

Flammarion - page 118

Tu sais, si tu les kiffes tant que ça, ces quartiers populaires, abstiens-toi de t'y installer. Parce que c'est des bouffons comme nous qui les faisons disparaître. Ça a un nom, tu sais : la gentrification. À cause de nous, un jour ou l'autre, tous ces gens seront forcés d'aller voir ailleurs. Et même s'ils restent, tu crois que ça les amuse qu'on ouvre deux cavistes, trois fromagers affineurs, dix maraîchers bios et deux restos « bistronomiques » en bas de chez eux, à la place de leurs tout à dix balles ? Et ils en pensent quoi à ton avis de la déco branchée des troquets refaits à neuf maintenant qu'ils ne s'y sentent plus les bienvenus et que le café est à trois euros ? Non vraiment, abstiens-toi. Surtout si c'est pour finir par foutre nos gamins dans le privé, histoire d'être bien certains qu'ils ne se mélangent pas avec les enfants de ceux qui le rendent si « populaire », ton foutu quartier. Surtout si c'est juste pour pouvoir se raconter qu'on vit dans un coin resté « dans son jus » qu'on ne s'est pas trop « embourgeoisés» alors qu'en définitive, on ne fréquente que nos semblables.

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