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Broadway (Fabrice Caro)

Broadway - Fabrice Caro

Sans fondement

Dans Broadway, Fabrice Caro utilise les mêmes ficelles que dans Le discours, son roman précédent, à ceci près que le narrateur, loser névrosé et handicapé social, est cette fois-ci à un stade plus avancé de sa vie. Il a 46 ans, une femme, deux enfants, est tenté par le démon de midi et galère dans les grandes largeurs dans ses interactions avec famille, amis, collègues et voisins. Pas de discours de mariage à assurer mais la nécessité de faire face à l'enveloppe de l'assurance maladie l'incitant à réaliser l'examen colorectal de rigueur. Dur à avaler quand on n'a pas encore 50 ans ...

Et c'est reparti pour la gamberge, les angoisses existentielles et l'inadaptation sociale. On ne s'en lasse pas ! Avec Fabrice Caro c'est toujours drôle et perspicace. Son humour parle à un maximum de gens, je pense, dans tout ce que ça a d'absurde et d'exagéré et en même temps dans tout ce que ça interpelle chez eux. En tout cas, ça interpelle clairement quelque chose chez moi.

Les scènes d'échappées à Buenos Aires sont un petit régal, notamment grâce à l'aimable participation de Benjamin Biolay, alias Benji. N’avons-nous pas tous un jour rêvé éveillés d’une autre vie plus conforme à nos aspirations profondes, alors même que nous n'en voudrions probablement pas si elle devait se concrétiser ?

Folio - page 154

Quand Tristan était petit, avant sa passion déclarée pour le dessin anatomique, il adorati que je lui lise le soir des contes des Milles et une nuits. Il était fasciné par le génie de la lampe dans Aladin, mais une question le taraudait : pourquoi ne pouvait-il exaucer que trois voeux ? Comment un génie aussi puissant pouvait-il être aussi limité en nombre ? Et je ne savais pas trop quoi répondre à ça, son questionnement était pertinent. Un peu comme Superman qui dirait, "Désolé les gars, OK je vole, mais je ne peux pas voler à plus de sept kilomètres heures."




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