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Paris-Briançon (Philippe Besson)

Paris-Briançon - Philippe Besson

Entre parenthèses

Ce soir-là à Austerlitz, Alexis, Catherine, Hugo, Julia et les autres embarquent dans un train de nuit. Au petit matin, ils seront dans les Alpes. Une parenthèse nocturne pour se découvrir et s'apprécier ...

Un "roman au suspense redoutable" affirme la 4ème de couverture. Sans aller jusque-là, l'auteur a la bonne idée d'introduire de la dramaturgie en annonçant tout de go que le lecteur va devoir s'accrocher à la rampe de sécurité car le train va partir, ça va secouer, tout le monde n'arrivera pas à destination. On a un peu l'impression de revivre un roman d'Agatha Christie, pourquoi pas Le crime de l'Orient Express ? 😋

La comparaison s'arrête là car malgré l'aspect thriller et la suite des évènements, on restera dans un pur produit de Philippe Besson, avec ses thèmes de prédilection, des personnages bien écrits, la teneur de leurs échanges tout en psychologie, tact et émotion . C'est une bonne nouvelle, je dirais.

Julliard - page 125

Il aura fallu ce bout de France, dans la pénombre et dans l'introspection, pour que Victor soit enfin capable de s'arracher au lit, de se redresser, de pivoter, de poser ses pieds nus sur le tapis râpeux où tant de passagers ont marché avant lui et abandonné un peu de boue séchée, pour, en position assise, scruter le lit juste à côté, celui où un homme est étendu, le scruter comme on bloque une flèche entre ses doigts dans un arc tendu. Il aura fallu aussi un train de nuit, où peut se passer ce qui ne se passerait pas ailleurs, où ce qui se passe est voué à y demeurer, dit-on. Désormais il attend. Il attend que l'autre fasse exactement la même chose afin qu'ils se retrouvent face à face.
 


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