Sauve qui peut
La trilogie des enfants du désastre, ou le destin de quelques femmes et hommes entre (et pendant) les deux guerres, est une magnifique idée. Pas de saga familiale malgré le lien ténu entre certains personnages, histoire de créer une cohérence, mais la brillante peinture d'une France malmenée qui pourrait être destinée à ceux qui pensent que la nôtre est bien pire.
Comme à son habitude, Pierre Lemaitre fait une entrée en matière détonante qui atteste de son énorme talent de conteur. Ce troisième tome m'a pourtant paru moins remarquable que les deux premiers, il n'en est pas moins prenant avec sa série de protagonistes qui, comme dans un bon Lellouche, vont converger les uns vers les autres à la fin.
Chaque personnage est parfaitement écrit et inséré dans l'époque, celle de la drôle de guerre et de l'exode sur les routes des Français qui fuient l'arrivée des Allemands. Rien que pour cette fresque historique, Miroir de nos peines vaut toutes les histoires du monde.
Le Livre de Poche - page 212
Louise attendit à la grille, comme une employée, sous le soleil, il faisait vraiment chaud, la transpiration filtrait sous son chapeau.- Madame n’est pas disponible.La domestique ne ressentait pas le plaisir à l’annoncer, mais s’appliquait à une certaine fermeté, elle avait des ordres.- Je peux repasser quand ?- On ne sait pasCe « on », bien détaché, soulignait une hiérarchie qui commençait avec elle, se poursuivait avec ses patrons, et montait jusqu’à Dieu ou au paradis de la lutte des classes, selon la façon dont on voit le monde.
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