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Articles

Affichage des articles du octobre, 2021

1984 (George Orwell)

Sousvivre* Ma première lecture de ce livre date justement des années 1980. J'avais été impressionné par un sujet qui, plus de 30 ans après, est plus que jamais d'actualité, voire nous pend au nez, au moins dans certaines régions du monde. Ce qui m'a interpellé cette fois-ci est de constater à quel point George Orwell pressentait l'arrivée des technologies qui, depuis, ont eu le temps de s'installer dans nos vies. Quand bien même les télécrans décrits dans son roman, publié en 1949, semblent bien rétro en 2021, ils ne l'étaient pas encore tant que ça en 1984. Je me souvenais pas mal de l'univers oppressant décrit par Orwell, un régime totalitaire qui annihile absolument toute liberté individuelle au profit d'un incompréhensible intérêt (pas du tout) général. Les explications sur le "néoparler", la langue officielle de cette nation dystopique, et sa propension à réduire la richesse du langage et donc la réflexion de ses habitants pour mieux les s

Zaï zaï zaï zaï (Fabrice Caro)

  Woho woho J'aime ce titre dont on ne comprend le sens qu'au dernier dessin (en fait l'avant-dernier pour être précis, le dernier étant hilarant aussi), un titre aussi absurde que le scénario de la bande dessinée de Fabcaro. Zaï zaï zaï zaï ou l'histoire, qui certes ne va pas très loin, d'un homme poursuivi par la police et les médias car il se présente à la caisse d'un magasin en ayant oublié sa carte de fidélité dans son autre jean mis au sale. Rien que ça, ça vaut toutes les idées du monde. On aperçoit déjà la moquerie sous-jacente de la société qui se profile, à notre plus grand plaisir. Je crois que ce que j'ai préféré par dessus tout, c'est la structure des planches indépendantes les unes des autres qui déploient l'histoire en petits sketchs souvent saugrenus et encore plus souvent drôles. Bravo Fabcaro. 6 pieds sous terre éditions

Petit pays (Gaël Faye)

Fuite de l'enfance Son très large succès n'a rien d'étonnant. En plus d'avoir un scénario bien ficelé, écrit d'une plume émouvante et particulièrement frappante pour un premier roman,  Petit pays  est un témoignage important, de par son point de vue singulier, peut-être inédit, sur l'absolue horreur du génocide tutsi de 1994 au Rwanda et au Burundi. Gaël Faye se raconte en partie lui-même, enfant d'un père français et d'une mère rwandaise qui grandit au Burundi. Son personnage Gaby vit au fond d'une impasse plutôt protégée de l'affreux tumulte, du moins au début. J'ai trouvé fort d'assister au processus de sortie de l'enfance, à la fois progressif, avec ses enjeux habituels auxquels tout le monde peut se rattacher, mais aussi avec ses terribles à-coups inconcevables pour la plupart d'entre nous. Le livre est d'autant meilleur qu'il plonge le lecteur dans l'atmosphère de l'époque tout en le laissant quand même la pl