Winter is coming
Un informaticien de haut vol protège les données de ses clients grâce à une procédure unique, réputée inviolable, réalisée par son cerveau en état d'inconscience. Parallèlement, dans un autre espace-temps, un homme est séparé de son ombre contre sa volonté car il pénètre, sans qu'on sache pourquoi, dans une ville mystérieuse entourée de murailles au pied desquelles paissent des licornes. On imagine rapidement qu'il y a un lien entre ces deux récits. Mais lequel ?
Ce roman est un curieux mélange de dystopie, héroic fantasy, horreur et thriller d'espionnage et il est justement captivant par son étrangeté. Il foisonne d'idées originales aux métaphores, lorsqu'il y en a, que je n'ai pas forcément saisies et les liens entre les deux histoires ont pu aussi m'échapper. Cela ne m'a pourtant pas empêcher de suivre l'intrigue car elle sait aussi prendre son temps. Elle regorge de détails quotidiens qui pourraient être ennuyeux mais qui trouvent leur place, même lorsque ses personnages sont poursuivis dans les sous-sols du métro tokyoïte.
C'est amusant car pendant une bonne partie de la lecture, j'ai eu l'impression d'être dans un roman de Barjavel, trouvant le livre de Murakami un peu suranné sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi. C'est seulement en refermant le livre, que j'ai réalisé qu'il avait été publié en 1985. Je l'ai soudain trouvé moderne, en plus d'être très bon.
Belfond - page 136
Personne ne peut même érafler ce mur. On ne peut pas l'escalader non plus. Parce qu'il est parfait. Rappelle-toi bien de ça : personne ne peut sortir d'ici. Alors inutile de se mettre à gamberger. (Puis il posa sa large paume sur mon épaule.) Je comprends que ce soit dur pour toi. Mais tout le monde en passe par là, tu sais. Alors toi aussi, il faut que tu endures ça. Après tu seras sauvé. Et alors tu ne te tortureras plus l'esprit, tu ne souffriras plus. Ca sera fini tout ça. Ces états d'âme passagers n'ont aucune valeur. Ce que je te dis n'est pas négatif, alors oublie ton ombre. Ici c'est la fin du monde. C'est ici que le monde finit, on ne peut pas aller plus loin. Et toi non plus tu ne peux plus aller nulle part ailleurs.
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