Accéder au contenu principal

La grande escapade (Jean-Philippe Blondel)

La grande escapade - Jean-Philippe Blondel

Escapade dans le temps

Merci le club de lecture #latresse ! Je continue la découverte des romans de JP Blondel, dont j'apprécie la veine sensible et intime. Intime même lorsqu'il met en scène un groupe scolaire dans les années soixante-dix. Plusieurs familles d'enseignants et directeurs vivent dans des appartements de fonction et se côtoient tous les jours, au travail et dans le quartier. Un roman chorale sur une époque, son atmosphère, ses moeurs et ses méthodes éducatives. Il dépeint avec lucidité, tendresse et dérision, des adultes et des enfants plus vrais que nature, avec leur bonne volonté et leurs faiblesses. 

Lorsqu'on a grandi plus ou moins à cette époque, on ressent un sentiment de déjà vu en se plongeant à nouveau dans une France qui a en partie disparu, avec son autorité à l'ancienne, les rôles père/mère et homme/femme plus marqués, et sa paradoxale liberté due à un contexte général différent. Le lecteur, lui aussi, vit sa grande escapade, un voyage dans le temps, le temps d'un roman.

Les dernières pages m'ont surpris par leur simplicité, leur justesse et leur réalisme. Il s'en dégage une grande force qui m'a serré la gorge d'émotion. Je ne m'y attendais pas.

Folio - page 34

On regarde sa montre, holà, déjà dix-huit heures trente, il faut vite rentre à la maison avant que les parents ne rappliquent pour voir ce qu'on fabrique. On s'égaille, sauf Baptiste qui donne congé à son équipe mais a décidé de rester encore un peu car il sent que du haut de cette construction quarante siècles le contemplent - et puis aussi parce que, de toute façon, à cette heure-là, ses parents ne seront peut-être pas encore rentrés. Son père a une réunion avec ses amis d'En avant la randonnée et sa mère ne quitte qu'à dix-neuf heures. Il est mieux là, heureux et gonflé d'orgueil - capitaine à la proue de son navire. Il se dit que l'avenir est radieux.



 

Commentaires