C'est l'Espagne, ça vous fait les pieds*
Pourquoi ai-je choisi ce roman ? Évidemment parce que j'aime Olivia Ruiz et son répertoire musical. La jeune femme d'origine espagnole utilise cette fois un format plus long que celui d'une chanson pour raconter de façon distanciée (jusqu'à quel point ?) l'histoire de sa propre famille, ses grands-parents ayant fui l'Espagne franquiste pour être accueillis fraîchement par les Français. En ça, le récit repose donc sur une réalité qu'il est intéressant de découvrir à travers le caractère trempé de Rita et de ses soeurs.
Il s'agit, à mes yeux, d'un premier roman pas totalement abouti, notamment dans sa structure qui m'est apparue maladroite. Cette fameuse commode héritée par la petite-fille, une belle idée en soi (1 tiroir, 1 souvenir), est utilisée étrangement. Trop peu exploitée, on ne la visualise pas, on n'y croit pas ... alors même que l'objet narratif était là pour mettre en scène une histoire qui, dans ces conditions, aurait pu s'en passer.
Comme s'il s'agissait aussi d'attribuer au roman un titre accrocheur et lumineux, procédé à la mode ces derniers temps. Ce n'était pas la peine, car la plume de l'écrivaine est vive et pleine de caractère, à l'image de l'interprète.
* Paroles de Goûtez-moi par Olivia Ruiz
Le Livre de Poche - page 51
Oh non ! Évidemment, au hasard, je tombe sur quelqu'un qui me ramène à moi, chez moi, car avec cet accent c'est toute l'Andalousie qui se dessine sur la brique rose. Ils sont partout, décidément. Tu parles d'un début d'émancipation ! Voilà l'Espagne, dans ce qu'elle enfante de plus sensuel, qui me rattrape déjà. Et je ne l'en empêche même pas. La vie vient d'arriver dans ma vie. C'est la première fois. Toute ma chair hurle mon désir et mon émerveillement. Je suis si troublée que ça doit se voir comme le nez au milieu de la figure. Je me reprends. Je joue le détachement et tente de me souvenir de ce qui fera de moi une vraie Française. Je dois être tout en retenue, un peu prude, un peu mécontente, sinon je ne collerai pas à mon personnage. Mon impulsivité et ma franchise, au placard !
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