Navire de pierre
Ce roman a atterri dans mon assiette car il a l'honneur de passer après La tresse, grand succès de librairie dont l'entrelac d'histoires et la chute m'avaient charmé et qui est à l'origine de mon club de lecture auquel je tiens beaucoup.
Les victorieuses m'a moins emporté mais présente tout de même un atout de poids, celui de raconter l'histoire et le quotidien d'un grand navire de pierre que je connais bien de vue pour l'avoir côtoyé géographiquement à Paris pendant longtemps : Le Palais de la Femme. Ce roman le révèle de l'intérieur à travers l'histoire de Solène, avocate en burn-out propulsée bénévole dans ce foyer pour femmes en difficultés. Des femmes de tous horizons, racontées par Laetitia Colombani avec empathie mais aussi de façon très méthodique au risque de frôler l'énumération clinique et le documentaire sur les cas-types des violences faites aux femmes. C'est donc touchant mais un peu facile dans la forme. Pour le fond, c'est évidemment une autre histoire car, comme on dit, la réalité dépasse bien souvent la fiction.
Avec son épilogue proche du parfait happy end, ce roman est au bout du compte un joli objet "feel good" sur le sujet des femmes en déshérence, quelles qu'en soient les raisons. Il nous rappelle aussi l'importance de la quête du sens pour être heureux ici-bas.
Le Livre de poche - page 44
Il est temps d'y aller. Solène dépose des pièces au comptoir, traverse la rue et se retrouve devant un gigantesque bâtiment. Le foyer est beaucoup plus grand qu'elle ne l'imaginait - elle s'attendait à quelque bâtisse en fond de cour, plus ou moins délabrée. Haut de cinq étages, il domine le carrefour. Un large fronton en arc de cercle surmonte l'entrée. Devant la façade, deux plaques en bronze ont été apposées. Solène s'approche, intriguée. l'édifice date du début du XXe siècle. Inscrit au titre des monuments historiques, il porte le nom de "Palais de la Femme". Étrange appellation. Le mot suggère quelque chose de somptueux, la résidence d'une reine. Pas un établissement pour femmes en difficultés.
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