Tomber sept fois, se relever huit
Années soixante, Tom est agriculteur à Hometown, Australie. Il est séparé de sa femme qui, à quelques mois d'intervalle, a emporté loin de lui le fils qu'il a élevé et aimé. Le labeur quotidien à la ferme le garde la tête hors de l'eau et quand Hannah, une irrésistible Juive hongroise un peu extravagante, débarque dans le village avec l'idée saugrenue d'ouvrir une librairie, il n'est pas loin d'être prêt à se laisser mettre le grappin dessus.
C'est après un début de lecture perplexe, avec la crainte de parcourir jusqu'au bout une romance facile, que le roman gagne heureusement en profondeur au fur et à mesure que le profil des personnages se dessinent et se complexifient, que leurs passés et leurs fêlures se révèlent. S'invitent alors la monstruosité de la déportation juive en Europe et les dérives sectaires d'une communauté chrétienne locale qui densifient et dramatisent clairement le propos.
Mais Robert Hillman raconte aussi une bourgade sympathique avec sa nature attrayante et ses habitants globalement bienveillants, le sentiment amoureux nécessaire pour vivre ou survivre ici-bas et l'attachement tangible entre un père et son fils. J'ai tout particulièrement aimé le personnage de Tom, un homme foncièrement bon et franc qui prend ce que la vie lui offre sans tout compliquer mais sans manquer d'ambition non plus. Il prend soin de ses arbres fruitiers et de ses moutons autant que des êtres humains. La clé du bonheur ?
Pocket - page 158
Les déclarations d'amitié pour Hannah se multipliaient d'heure en heure, étant admis que l'abondance de mets et de boissons témoignait d'une exotique sensibilité européenne. Et que dîtes-vous de ça : est-ce que les Juifs mangent du cochon ? Pourtant deux cochons de lait rôtissent sur les braises de charbon de bois contenues dans deux bidons sectionnés. Une Juive qui restait une Juive sans refuser de servir du cochon de lait était forcément une personne merveilleuse.
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