L'enfer, c'est l'autre
Après avoir tellement aimé les deux premiers épisodes de la trilogie Les enfants du désastre, il me fallait tenter la lecture d'un des thrillers qui ont fait le succès de Pierre Lemaitre ? Chaudement recommandé par au moins deux de mes proches, Robe de marié m'intriguait à cause de son titre. Celui-ci s'est révélé être à mes yeux davantage un coup de marketing qu'une synthèse de l'histoire.
Le début est plutôt bluffant car le lecteur est instantanément plongé dans la confusion, voire la folie. Le lecteur ressent la terreur et le désarroi d'une jeune femme qui, abasourdie par ses actes, perd les pédales. L'entrée en matière m'a glacé le sang et toute la première partie, le point de vue de Claire, m'a complètement embarqué. Les choses se gâtent sensiblement lorsque survient un changement d'angle de narration. C'est maintenant Franz qui apporte son éclairage sur la situation sous la forme d'un journal de bord plus monotone dans sa progression. On comprend immédiatement où l'auteur veut en venir et même s'il est important dans un thriller de laisser la tension monter crescendo, cette partie est trop longue et presque sans surprise. L'énergie machiavélique déployée fait pourtant froid dans le dos.
La dernière partie du roman rattrape largement le tout. Plutôt cérébrale, assez inattendue, elle manque un peu d'action mais ce n'est pas pour me déplaire.
Le Livre de Poche - page 23
Et la voici maintenant là, assise par terre, le dos contre la cloison avec, contre elle, le corps de Léo inerte, glacé... Ses propres hurlements la bouleversent comme s'ils venaient de quelqu'un d'autre. Elle baisse les yeux vers l'enfant. Malgré le rideau de larmes qui brouille sa vue, elle mesure l'étendue du désastre. Elle caresse ses cheveux d'une main mécanique. Son visage, beige et marbré, est tourné vers elle, mais ses yeux fixes sont ouverts sur le vide.
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