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Churchill - Sophie Doudet

Churchill - Sophie Doudet

Pilier de war

Le jeu de mot est osé mais colle parfaitement, je trouve, à l'esprit de cette biographie de Winston Churchill (1874-1965). Il est totalement raccord avec l'angle choisi par Sophie Doudet pour démontrer le rôle majeur qu'a tenu ce grand homme d'État du vingtième siècle dans la seconde guerre mondiale et, de manière plus générale, pour présenter sa singulière personnalité fascinée par la guerre. Durant sa longue et riche carrière militaire et politique, Churchill s'impliqua en effet incomparablement plus dans les conflits européens et ceux de l'empire britannique que dans les affaires intérieures de son île.

Au début, les autres pays tombant les uns après les autres dans l'escarcelle d'Hitler, la Grande-Bretagne a porté presque seule sur ses épaules le poids de la résistance en Europe contre l'Allemagne nazie. Churchill, par son travail, sa ténacité et son patriotisme et avec l'aide du parlement et de tous les Britanniques, tint largement tête à l'ennemi. Que serait devenu l'Europe si le pays terriblement assailli durant la bataille d'Angleterre avait cédé aux assauts de l'Allemagne ? Jusqu'où Hitler serait allé sans le rempart britannique et les efforts diplomatiques de Churchill qui savait que les Nazis ne commenceraient à refluer qu'à partir du moment où États-Unis et URSS débarqueraient avec leurs hommes et leurs moyens ? On peut se poser la question quand on se rend compte à quel point Roosevelt et Staline se firent prier pour entrer pleinement dans le conflit, ce qui ne se fit qu'à partir de la fin de 1941.

Plus que son rôle central dans cette guerre ou sa stature de grand démocrate, j'ai découvert d'intéressants aspects chez lui. A commencer par sa francophilie qui participa de ses efforts pour donner un rôle à la France lors de la libération de l'Europe et ceci malgré sa célèbre mésentente avec Charles de Gaulle et la mauvaise volonté des autres alliés. Winston Churchill possédait aussi un certain talent pour la peinture et surtout pour l'écriture : il reçut le prix Nobel de littérature en 1953 pour ses mémoires de guerre. Orateur hors pair lors de discours écrits à l'avance, il était aussi coutumier des réparties spontanées. J'ai savouré leur lecture dans cette biographie elle-même très inspirée.

Folio - pages 148 et 149

Les démocraties ont aussi leur propagande. Tout ennemi d'Hitler est un ami de l'Angleterre. Churchill tend la main à Staline. À ses risques et périls. Cinq mois plus tard, le 7 décembre 1941, les Japonais attaquent la base américaine de Pearl Harbor et entraînent les États-Unis dans le conflit. Churchill sait à présent qu'il va gagner la guerre. Il n'est plus seul à  se battre, mais il n'est plus seul non plus à décider.

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