Meurtre au soleil
Je n'arrête pas de dire que je ne suis pas très thriller et polar mais au bout du compte, j'en lis quand même régulièrement, de préférence dans le genre plutôt soft, le moins noir ou gore possible. Une atmosphère bien posée et une finesse dans les relations entre les protagonistes sont à mes yeux autrement plus importantes qu'une intrigue meurtrière haletante.
Canicule se révèle être au final une bonne pioche. En terme d'atmosphère, tout y est. Une famille est presque entièrement décimée dans une petite ville du bush australien. La chaleur est suffocante et une sécheresse fait rage depuis trop longtemps. La population est à cran. Lorsque Aaron Falk, enfant du pays, revient assister, vingt ans après sa fuite précipitée, aux obsèques de son ami d'enfance assassiné, il n'est pas spécialement le bienvenu ...
Jane Harper, pour son premier roman, a l'intelligence de ne pas en faire trop. Elle ne se précipite pas et ne bourre pas ses chapitres de rebondissements. Elle expose les lieux, les gens, les relations, les sentiments, le poids de l'histoire, etc … et balance au passage et à bon escient quelques fausses pistes. Le dénouement, s'il tarde à venir, est bien trouvé et n'est pas décevant. Inattendu, il sonne tout de même juste. Point fort du roman : le passé est au plus près et se mêle parfaitement au présent par l'utilisation judicieuse de flash-backs en italique. Une lecture divertissante et sensible comme je les apprécie.
Le Livre de Poche - page 10
Dehors, le linge pendait immobile sur sa corde, desséché et raidi par le soleil. Un tricycle d'enfant gisait, abandonné, sur le chemin dallé menant à la maison. Seul un cœur humain battait encore dans un rayon de un kilomètre alentour.
C'est pourquoi il n'y eut aucune réaction quand, au fond de la demeure, le bébé se mit à pleurer.
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