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La vérité sur l'affaire Harry Quebert (Joël Dicker)


La recette du roman à succès

   
Marcus Goldman a écrit un premier livre au succès fulgurant. L'adrénaline des honneurs retombée, il se retrouve face à l'insurmontable mur que représente l'écriture d'un deuxième roman. Il recontacte le grand écrivain Harry Quebert, ami et mentor délaissé depuis quelques mois. Marcus a l'espoir que celui-ci l'aidera à surmonter l'épreuve de la page blanche. Malheureusement, dans la foulée, le corps de Nora Kellergan, disparue il y a 33 ans, est retrouvée enterré dans le jardin de Harry Quebert à Aurora, New Hampshire. Nora est l'inspiratrice de son chef d'œuvre écrit au cours de l'été 1975, celui de leur grand amour.

C'est bien sûr l'impressionnant succès de Joël Dicker qui m'a donné envie d'avoir une opinion sur ce roman que presque tout le monde a aimé. A sa lecture, on comprend aisément l'engouement qu'il suscite car ses qualités de page-turner sont indéniables : des chapitres plutôt courts dont la structure sort de l'ordinaire, des rebondissements à la pelle, une galerie de personnages ambigus. L'histoire n'est pas d'une originalité folle, mais l'intrigue est efficace et la lecture fluide. C'est bien écrit même si l'intérêt littéraire n'est pas spécialement là, notamment lorsque sont cités quelques extraits du grand roman de Harry Quebert dont il est question, une histoire qui paraît surtout fleur bleue.

Sauf à considérer que l'intérêt littéraire réside dans une prouesse : celle de faire avaler par les lecteurs très occasionnels un pavé en quelques jours. De ce point de vue, c'est mission accomplie. Loin d'être le coeur de cible, j'ai trouvé le roman prenant et divertissant mais tout de même un peu longuet.
 

De Fallois Poche - page 696

 - Qu'allez-vous faire à présent ? finis-je par demander.
 - Je ne vais pas rester ici.
 - C'est où ici ? Dans ce motel, dans le New Hampshire, en Amérique ?
 - Je voudrais aller au paradis des écrivains ?
 - Le paradis des écrivains ? Qu'est-ce que c'est ?
 - Le paradis des écrivains, c'est l'endroit où vous décidez de réécrire la vie comme vous auriez voulu la vivre. Car la force des écrivains, Marcus, c'est qu'ils décident de la fin du livre. Ils ont le pouvoir de faire vivre ou de faire mourir, ils ont le pouvoir de tout changer. Les écrivains ont au bout de leurs doigts une force que, souvent, ils ne soupçonnent pas. Il leur suffit de fermer les yeux pour inverser le cours d'une vie. Marcus, que se serait-il passé ce 30 août 1975 si ... ?
 - On ne change pas le passé, Harry. N'y pensez pas.
 - Mais comment pourrais-je ne pas y penser ?


Commentaires

  1. Je ne l'ai pas (encore) lu justement à cause de sa longueur. Un gros succès, en tout cas !

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    1. Bonjour Philippe, oui la longueur est son (seul?) défaut.

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