Femmes imparfaites
A force de voir ce bouquin partout, j'ai craqué, je me le suis procuré et ne l'ai point regretté. La fille du train est un thriller psychologique prenant et bien tourné, avec une idée de départ sympathique, une rédaction soignée et un récit bien construit. Paula Hawkins mérite son joli succès.
Rachel est à la dérive, la vie ne lui a récemment pas fait de cadeau. Dépressive et alcoolique, elle a une fâcheuse tendance à prendre des décisions hâtives et maladroites. Le lecteur, pourtant, prend d'emblée son parti lorsqu'elle ne peut s'empêcher de se mêler du drame dont elle est indirectement témoin, comme si elle se sentait investie d'une mission. En effet, la jeune inconnue idéalisée qui vit dans une maison en bord de voie de chemin de fer et que Rachel aime observer chaque jour de la fenêtre de son train, disparaît mystérieusement. Rachel habitait auparavant le quartier. Mue par des ressorts inconscients, elle ne va pas hésiter longtemps à y remettre les pieds et à se confronter à son passé, au risque de prendre des coups.
La structure chronologique et des points de vue est bien fichue. En tant que narratrice, la jeune Londonienne passe parfois le relais à deux autres protagonistes femmes aussi imparfaites qu'elle. Leur portrait psychologique plus ou moins torturé est subtilement et habilement dépeint au service du suspense et de la crédibilité de l'intrigue.
Pocket - page 18
Quel soulagement d'être de retour dans le train de 8 h 04. Ce n'est pas que je sois particulièrement impatiente d'arriver à Londres pour commencer ma semaine - je n'ai même pas vraiment envie d'être à Londres du tout. Non, j'ai juste envie de me caler au fond du siège de velours doux, avec la tiédeur du soleil à travers la vitre, la voiture qui balance d'avant en arrière et d'arrière en avant, le rythme rassurant des roues sur les rails. Quand je suis là, à regarder les maisons qui bordent la voie, il y a presque nulle part où je préférerais être.
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