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Une autre vie - S.J. Watson


Quelques nuances de griserie


S.J. Watson est un écrivain masculin qui, dans ses deux romans, se met apparemment aisément dans la peau des femmes. Le tout premier Avant d'aller dormir avait été un coup de maître lu dans le monde entier et adapté au cinéma. L'idée de départ en était particulièrement bonne. Pour ce deuxième livre, l'auteur britannique n'arrive pas à faire aussi bien. L'accroche est plus classique, moins originale. Julia, son héroïne londonienne trentenaire, est dévastée par l'assassinat de sa soeur Kate dans une rue anonyme de Paris. En espérant mettre la police sur une piste, elle décide de marcher dans les pas de Kate en s'inscrivant sur le site de rencontre qu'elle fréquentait sur internet. Julia sera rapidement prisonnière d'un périlleux engrenage dont elle n'aura conscience que petit à petit ...

Dans les premières pages, j'ai bien cru me plonger dans un polar avec enquête policière et éventuel tueur en série à la clé mais j'ai vite compris que l'intrigue était plus personnelle. Ce thriller psychologique se révèle être une sorte de descente aux enfers à la manière de Douglas Kennedy. Un bon point pour le roman, sauf que n'est pas l'écrivain américain qui veut. S.J. Watson écrit bien, n'ennuie jamais, fidélise le lecteur mais n'a pas la même finesse pour dresser le portrait intime de son personnage, analyser ses ressorts inconscients et disséquer son environnement. Mais peu importe car la plus grande partie de l'histoire m'a diverti à l'exception de la fin peut-être. Même si le mobile m'a surpris, j'ai vu arriver le coupable avec ses gros sabots. Et puis il y  a le dénouement ... plutôt déconcertant. Y aurait-il une suite ?
   

Pocket - page 253


Je suis meurtrie, quand je me réveille. Je sens encore ses doigts sur moi, ses mains.
Pourtant, c'est une douleur qui me rend vivante. C'est quelque chose, au moins, quelque chose de mieux que cette autre douleur, celle qui me donne envie de mourir.
Je me lève pour aller aux toilettes. Devant la porte de Connor, je marque une pause et je tends l'oreille. Me parvient le bruit assourdi d'une musique, l'alarme de son radio-réveil. Je m'apprête à frapper, puis je renonce. Il est tôt. Il va bien. Nous allons tous bien.

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