Le jour où je me suis vu mourir
Plus je progressais dans Le jour où j'ai appris à vivre, plus la déception me gagnait. Avant de l'entamer, je m'attendais naïvement à un roman ressemblant davantage à Les dieux voyagent toujours incognito, le très réussi deuxième roman de Laurent Gounelle, plutôt qu'à son tout premier, L'homme qu voulait être heureux, un roman initiatique, qu'au demeurant j'ai su apprécier à l'époque, mais dont l'intrigue assez indigente n'était que le prétexte à placer quelques pistes d'amélioration de la connaissance de soi. Ici, rebelote, le roman est une accumulation de recettes offertes au lecteur pour l'encourager à atteindre le bonheur avant de passer l'arme à gauche. Le héros Jonathan, jeune américain sympathique (oui, pourquoi ne pas se faire plaisir en plaçant l'intrigue en Californie ?), croise le chemin d'une diseuse de bonne aventure qui lui annonce que son temps est compté. Ce sera, vous vous l'imaginez bien, un électrochoc salutaire pour ce commercial mal dans ses baskets. Il va remettre en cause sa manière de vivre pour profiter au mieux du temps qui lui reste, ou en tous cas pour vivre une vie davantage en adéquation avec ses aspirations les plus profondes. En schématisant : être heureux, et rendre les gens autour de lui heureux, en tendant tout son être vers la paix et l'épanouissement intérieur.
L'écriture d'un roman est évidemment une excellente initiative. Les idées évoquées sont nobles et c'est pourquoi elles auraient mérité un plus bel écrin, un canevas scénaristique à la hauteur de l'enjeu, autour d'une galerie de personnages moins caricaturaux. Les conseils prodigués auraient infusé avec subtilité dans une histoire plus crédible, davantage construite. J'ai eu clairement la sensation que l'auteur n'avait eu aucune inspiration, ou en tout cas aucune envie de se compliquer la vie, l'objectif étant uniquement de faire passer le message. Dans ce cas, la mission est accomplie et le livre, écrit simplement et convenablement, doit pouvoir se trouver facilement dans le rayon de développement personnel de toute bonne librairie.
Folio - page 62
Il voulait trouver le moyen de retenir le temps. Quand il était gamin, un simple après-midi lui semblait long, très long. Mais adulte, la vie filait à toute allure ; chaque année semblait plus courte que la précédente. D’ailleurs, un ami physicien le lui avait dit : en termes de perception, on atteint la moitié de sa vie à l’âge de seize ans.
Commentaires
Enregistrer un commentaire