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Neverhome - Laird Hunt



Combat intérieur


En pleine guerre de Sécession, Constance est mariée à son cher Bartholomew mais quitte sa ferme de l'Indiana pour se battre aux côtés des soldats de l'Union du nord contre les confédérés du sud. Les femmes ne peuvent pas s'engager, elle se déguise donc en homme pour aller combattre, comme d'autres aussi l'ont fait durant cette période tourmentée de l'Histoire américaine. Pourquoi Constance, alias Galant Ash ? J'avoue n'avoir pas exactement compris. Pour remplacer un époux peu gaillard ? voir du pays ? assouvir ses pulsions viriles ? Il y a peut-être eu quelques éclaircissements à ceux qui ont lu mieux que moi entre les lignes, mais il est vrai que j'ai décroché assez rapidement de ce roman pourtant largement apprécié des lecteurs et de la critique littéraire.

Rien à redire sur le style suggestif que j'ai jugé brillant mais le récit est une succession de rencontres et de conversations improbables avec toutes sortes d'hommes et femmes broyés par une guerre épouvantable. On est plus proche du charnier que du champs d'honneur et l'auteur en fait une peinture plutôt crue. J'ai aimé cela. Mais tout le reste m'a semblé irréel et/ou surréaliste, et du coup fatigant, alors même que l'on sait bien que dans ce genre de circonstances éprouvantes, la réalité peut facilement dépasser la fiction.

Neverhome est la déchirante épopée d'une va-t-en-guerre et le voyage intime d'une femme ébranlée. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle ne s'en sort pas indemne. Il suffit de lire la fin ...

Actes Sud - page 13


J'étais forte, lui pas, ce fut donc moi qui partis au combat pour défendre la République. Je franchis la frontière, quittant l'Indiana pour l'Ohio. Vingt dollars, deux sandwiches au petit salé, accompagnés de biscuits, de corned-beef, de six pommes flétries, de sous-vêtements propres et aussi d'une couverture. Il y avait de la chaleur dans l'air donc je me mis en marche en bras de chemise, le chapeau bien enfoncé sur les yeux. Je n'étais pas la seule à chercher à m'engager et au bout d'un moment, nous étions toute une troupe. Les fermiers nous acclamaient au passage. Nous donnaient à manger. Leur meilleure place à l'ombre pour nous reposer. Ils jouaient pour nous de leurs violons : enfin tout ce que vous avez entendu dire sur les commencements, même si un an an déjà avait passé depuis Fort Sumter, et que la première bataille de Bull Run avait eu lieu, que Shiloh avait emporté son lot d'âmes, et que c'en était fini des commencements, et pour de bon.

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