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Le collier rouge - Jean-Christophe Rufin


Guillaume, chien fidèle

 

Été 1919, un ciel caniculaire pèse sur cette petite ville du Berry. Un juge militaire y vient instruire le dossier du seul détenu de la prison, un ancien combattant qui a fait des siennes, on ne sait pas encore quoi. En face de la caserne, son chien décati, lié à l’affaire, aboie sans discontinuer … 
 
Le collier rouge est un court roman, celui d’une France d’après la grande guerre qui panse ses plaies béantes. Beaucoup de ses enfants ont été envoyés à la boucherie, certains ont été fusillés pour avoir tenté de se rebeller ou de fuir l’horreur, d’autres moins nombreux reviennent en héros avec le cœur au bord des lèvres. La vie ne sera plus comme avant ... Voilà ce que m’inspire le récit évocateur de Jean-Christophe Rufin qui nous dévoile progressivement les dessous de l’affaire du prisonnier.  Le juge bienveillant va longuement l'interroger, s'attacher à son chien dévoué et croiser la route de gens du cru qui lui permettront d'y voir clair : un gendarme, un avoué, un vieille aveugle ou une fiancée délaissée.
 
C’est écrit avec sobriété et inspiration. L’air épais de l’été et la commotion de la grande Histoire sont à toutes les pages. Le fin mot de la petite histoire, elle, se révèle au bout du compte un peu incongru et probablement banal, je ne sais pas. Ce qui est certain, c’est que je n'ai pas trouvé cette anecdote personnelle très électrisante. En revanche, l'esquisse de l'époque est édifiante et assez émouvante.
 

Folio – page 9

A une heure de l’après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours, sur la place Michelet, et depuis deux jours il aboyait. C’était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement une fois toutes les trois secondes à peu près, d’une voix grave qui rendait fou. 
Dujeux lui avait lancé des pierres depuis le seuil de l’ancienne caserne, celle qui avait été transformée en prison pendant la guerre pour les déserteurs et les espions. Mais cela ne servait à rien. Quand il sentait les cailloux approcher, le chien reculait un instant, puis il reprenait de plus belle.

Commentaires

  1. Bonjour Sorel, c'est un roman court et agréable à lire mais rien de transcendant. Bonne fin d'après-midi.

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  2. Ah mince, tu veux dire que la chute n'est pas à la hauteur de l'ambiance ?
    Dommage, dommage, c'était ce que je craignais à la base en fait....

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  3. Oui, je dirais un peu ça. Le fin mot de l'histoire est au bout du compte banal, mais avec le recul je me dis que c'est le portrait de l'époque qui est intéressant. Ces petits destins, et il y en a eu des milliers, c'est bien d'en parler.

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