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La méthode Schopenhauer - Irvin Yalom



L'enfer, c'est les autres (ou pas)


Véritablement enthousiasmé par Et Nietzsche a pleuré et Le problème Spinoza, il me tardait vraiment de lire un autre roman de Irvin Yalom. C'est maintenant chose faite avec La méthode Schopenhauer. Comme le titre l'indique clairement, l'écrivain philosophe et psychanalyste nous familiarise cette fois-ci avec une partie des pensées d'Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du début du 19ème siècle, ou en tout cas avec son état d'esprit : pour vivre heureux, loin notamment des tentations du sexe, il faut vivre à l'abri de ses semblables. Cet homme était, semble-t-il un misanthrope pessimiste, voire dépressif.

Contrairement aux deux autres romans qui positionnent Friedrich Nietzsche et Baruch Spinoza en protagonistes principaux de l'intrigue, Schopenhauer n'est pas ici un personnage romancé. Il est pourtant omniprésent dans les échanges psychanalytiques du livre et sa personnalité ainsi que quelques unes de ses idées sont assez largement présentées grâce aux nombreux chapitres qui lui sont dédiés. Les véritables héros de La méthode Schopenhauer sont Julius Hertzfeld, psychanalyste expérimenté vivant de nos jours à San Francisco et Philip Slate, un ancien patient qui prétend avoir sorti la tête de l'eau grâce aux idées de Schopenhauer. Au sein d'un groupe de paroles comprenant huit personnes, ils vont s'adonner à une franche et enthousiasmante joute verbale dont Irvin Yalom a décidément le secret. Moi, qui parfois peut avoir du mal à me concentrer sur une lecture dite facile alors même que je l'apprécie (c.f ma prochaine lecture, un thriller), je suis resté scotché aux pages de ce passionnant récit.
 
J'ai été ému par ses dernières pages, emplies de positif, de complicité, d'espoir ... La morale de l'histoire, pas forcément originale, est que l'être humain reste, quoi qu'il fasse, un animal grégaire qui a besoin des autres pour tendre vers le bonheur.
 

Le Livre de Poche – page 366


Et quelle est la chose la plus terrible avec l’ennui ? Pourquoi nous empressons-nous de le conjurer ? Mais parce que c’est un état qui n’offre aucune distraction, qui nous révèle très vite des vérités profondes et fort peu agréables sur notre existence : notre insignifiance, notre vie absurde, notre marche inexorable vers la détérioration et la mort.
Par conséquent, qu’est-ce que la vie, sinon un cycle sans fin de désir, de satisfaction, d’ennui et enfin de désir à nouveau ? Est-ce vrai pour toutes les formes de vie ? Pour Schopenhauer, la situation est encore pire dans le cas des êtres humains car plus l’intelligence est développée, plus la souffrance est intense.
Personne n’est-il donc jamais heureux ? Peut-on jamais l’être ? Arthur répond par la négative.

Commentaires

  1. Bonjour sorel, ayant aussi beaucoup apprécié Le problème Spinoza et Nietzsche a pleuré, je note celui-ci pour une nouvelle découverte de philosophe. Bon dimanche.

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  2. Bonjour Dasola, quoique moins historique, il vaut vraiment le coup !

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