Sauvée des mots
Guillaume Musso est l'écrivain français à succès de ces dernières années que je ne rêvais pas de lire. Quand l'un de ses livres m'est tombé par hasard dans les mains cet été, j'ai saisi l'occasion de connaître sa littérature que j'assimilais à celle de Marc Lévy, dont 'Et si c'était vrai' et 'Mes amis, mes amours'' m'avaient laissé impassible. Son pitch : Tom, un écrivain culte au succès fulgurant, vit une dépression suite à une douloureuse rupture amoureuse. C'était sans compter sur Billie, l'une de ses héroïnes de roman, qui tombe littéralement du bouquin dans lequel elle évolue avec la volonté de lui remettre les idées en place.
Je n'ai absolument rien contre cette étonnante, voire bizarre idée de départ, teintée de surnaturel. C'est même plutôt sympathique et marrant sur le papier. Rien à redire non plus sur l'écriture efficace, fluide, vivante de Monsieur Musso. C'est aisé à lire et je comprends que ça plaise au plus grand nombre quand bien même il aurait pu faire l'économie des articles de presse, textos et autres effets visuels qui ne sont pas, à mon goût, à leur place dans un roman. Le début de l'histoire est plutôt prenant. On s'attache un peu à cet homme en manque de ressort qui se fait gentiment secouer les puces et qui se lance dans une course poursuite en bagnole qui semble augurer du meilleur. Malheureusement, ça se gâte rapidement et irrémédiablement. Le reste du scénario nous fait courir derrière un bouquin en goguette qu'il faut absolument rattraper sous peine de graves conséquences. Je n'en pouvais plus de le voir passer de mains en mains comme pour rallonger articifiellement la sauce d'une seconde partie de peu d'intérêt. Les promesses du début ne sont clairement pas tenues et 'La fille de papier' se révèle être au final une romance sans relief et tout juste distrayante.
Pocket - page 382
Elle me tendit une huître sur laquelle elle venait de presser un filet de citron.
- Goûte, il n’y a rien de meilleur au monde
J’observai l’aspect glaireux avec méfiance.
- Pense à la mangue lorsque nous étions au Mexique ! insista-t-elle.
Savoir décrire les saveurs du monde réel… J’engloutis la chair ferme du mollusque en fermant les yeux. Elle avait un goût corsé, salé et iodé. Un parfum d’algue et de noisette qui se prolongeait en bouche. Billy me fit un clin d’œil en riant. Le vent faisait voler ses cheveux blancs. Derrière nous, on apercevait le va-et-vient des langoustiers et des petits bateaux multicolores qui mouillaient leurs casiers pour pêcher coquillages et crustacés. Ne pas penser à demain ni au moment où elle ne sera plus là. Vivre l'instant.
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