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Les malheurs de Sophie - Comtesse de Ségur


Il y a des claques qui se perdent


Sophie de Réan a quatre ans, s'exprime comme si elle en avait le double mais fait bel et bien les bêtises de son âge et je dirais même plus souvent qu'à son tour. Evidemment, il est dur pour elle de soutenir la comparaison avec son sage cousin Paul et ses amies Camille et Madeleine qui sont "si bonnes". Plus qu'un roman, 'Les malheurs de Sophie' sont d'abord de petites historiettes enfantines que Sophie Rostopchine, alias la Comtesse de Ségur, a clairement inventé, elle le dit elle-même, à l'attention de ses petites filles pour les encourager à être des enfants obéissantes et exemptes des défauts de la coquine Sophie, qui porte malicieusement le prénom de son auteur.

Enfant, avec ma cousine justement, j'avais lu tous les "Comtesse de Ségur" et je me souviens maintenant que ce tome emblématique n'était pas du tout mon favori, du fait de sa structure en petites mésaventures sans (presque) aucun lien entre elles qui finissent par lasser un peu le lecteur avec leur côté répétitif. 'Les petites filles modèles" ou "Un bon petit diable' m'ont autrement marqué car, dans mon souvenir, ce sont de véritables petits romans.

La lecture de ce classique emblématique de la littérature enfantine (datant de 1858) reste bien sûr très plaisante. Sa naïveté est un peu contre-balancée par le portrait qui est fait d'une petite fille désobéissante qui n'en fait qu'à sa tête, hautement agaçante mais aussi agréablement moins lisse que son cousin (au point d'être bourreau d'animaux de toutes sortes) et surtout qui ne semble pas apprendre grand chose de ses erreurs malgré l'avis exprimé par l'écrivain à chaque fois qu'une leçon de morale est tirée. Sacrée Sophie !

Librio - page 57

MME DE REAN (examinant le sucrier).- Voilà un joli régal pour vos amies ! De l'eau sale, de la craie ! Vous commencez bien vos quatre ans, mademoiselle : en désobéissant quand je vous avais défendu de faire du thé, en voulant faire avaler à vos amies un soit-disant thé dégoûtant, et en vous battant avec votre cousin. Je reprends votre ménage, pour vous empêcher de recommencer, et je vous aurais envoyée dîner dans votre chambre, si je ne craignais pas de gâter le plaisir de vos petites amies, qui sont si bonnes qu'elles souffriraient de votre punition.


Commentaires

  1. Bonsoir, quel personnage cette Sophie, assez tête à claques. Il y en a toujours beaucoup comme elle. Bonne soirée.

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  2. Oui le roman devrait s'appeler "Les bêtises de Sophie"plutôt ... ;-)

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