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Les souvenirs - David Foenkinos

Ta grand-mère en CE2

 

J'avais envie de lire du David Foenkinos et son film 'La délicatesse' était encore trop frais dans mon esprit pour lire le roman dont il est issu. La version poche de 'Les souvenirs' semblant être un succès de librairie, j'ai opté pour ce roman pas spécialement épais où le narrateur, qui parle à la première personne, nous raconte à la fois avec gravité et humour ses années de jeune homme alors qu'il est à la recherche, personnellement et professionnellement, de lui-même. Le sujet du bouquin tourne principalement autour de la famille, et entre autres de sa grand-mère douloureusement mise en maison de retraite par ses enfants.
 
A partir de là, l'écrivain parvient à aborder de nombreux thèmes délicats comme l'amour, la culpabilité, la dépression, la séparation, la solitude, les relations père-fils etc.., avec une certaine justesse, et parfois de l'émotion. Sa force est d'utiliser un style fluide et une légèreté bienvenue. Malgré tout, somme toute c'est un livre à l'histoire banale et truffé de situations quotidiennes mille fois vues. Une tentative de camouflage est opérée par l'utilisation récurrente de phrases spirituelles et de bons mots. A mes yeux ce n'est pas toujours suffisant et l'intérêt que j'en est tiré n'est pas phénoménal. Les petits souvenirs en aparté des personnages secondaires sont, en revanche, particulièrement charmants.  

Collection Folio - page 112

Au passage, je m'arrête sur une question qui m'obsède : pourquoi ne se souvient-on pas de l'enfance ? Certes, le cerveau n'est pas encore formé, et il y a tant d'explications physiologiques à ce phénomène. Mais je ne veux pas croire à la gratuité de cette donnée : il y a forcément une raison. L'enfance est souvent le terrain de plaisirs primaires, c'est pour beaucoup le paradis des joies simples et faciles à assouvir. Il y aurait sûrement un risque à se souvenir de tout cela. Je me dis qu'on ne pourrait jamais devenir adulte si on était parasité par la conscience de ce bonheur-là. On vivrait en permanence avec une nostalgie béate complètement paralysante.

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