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Peter Pan (J.M. Barrie)


Le souffle de l'enfance


Tout le monde connait l'histoire de Peter Pan, le petit garçon qui ne grandit jamais. Avec la fée Clochette, il pénètre dans la chambre de Wendy, John et Michael et, tous ensemble, ils s'envolent pour le Pays Imaginaire (Neverland) pour vivre avec les Garçons Perdus des aventures passionnantes contre le capitaine Crochet, redoutable pirate qui n'a peur que du crocodile qui le poursuit partout de son tic-tac ... Cette histoire écrite en 1911 est évidemment l'oeuvre à l'origine du dessin animé 'Peter Pan', le Disney qui me faisait le plus rêver lorsque j'étais enfant. La première partie de l'histoire était de loin ma préférée : quoi de plus magique en effet qu'un garçon fantasque et fantastique qui vous apprend comment voler pour ensuite s'enfuir par la fenêtre vers un inconnu plein de promesses ?
 
Pour avoir lu cette histoire en anglais, je ne prétends pas avoir saisi toutes les subtilités (principalement dans les moments de fatigue et pour les scènes de bagarre au vocabulaire plus obscur) mais à ma grande surprise, je n'ai pas été totalement dépaysé par le roman de J. M. Barrie.  Celui-ci est bien sûr moins manichéen et naïf que le dessin animé, mais pas tant que cela ; le souffle de l'enfance et de l'innocence le traverse de bout en bout. L'oeuvre littéraire est plus complexe et contient plusieurs niveaux de lecture, le drame est sous-jacent. Il y a une fêlure chez ces Garçons Perdus dont Peter fait finalement partie. Lui n'est pas un être aussi pleinement sympathique que l'on aimerait. Bien qu'attachant et téméraire, il est aussi narcissique, vaniteux et despotique. Chose étonnante : il oublie les évènements de sa vie au fur et à mesure, garde ainsi la fraicheur de la découverte et refuse de grandir pour ne pas perdre tout cela. Il veut garder sa liberté, continuer à vivre des aventures même si cela veut dire se priver d'une mère, bonheur suprême dont rêvent les Garçons Perdus qui sont rivés au souvenir confus d'un passé familial douloureux. Pour le reste de l'histoire, le capitaine Crochet est toujours cruel, ses comparses pirates ridicules et Wendy cucul la prâline.
 
La grande force du roman est la foule de bonnes idées malicieuses qui y fourmillent et qui sont juste délicieuses à lire comme celle de Peter qui perd son ombre et que Wendy doit lui recoudre, celle de l'arbre qui pousse tous les jours au milieu de la maison souterraine et qui sert de table pour diner avant d'être coupé. Celle qui m'a plu le plus est la scène du "Never bird" (l'oiseau du Pays Imaginaire ?) qui confie son nid à la dérive sur la mer pour sauver Peter du mort certaine. Et caetera ...

Barnes & Noble Classics - pages 25 et 26

"She asked where he lived.
"Second to the right," said Peter "and then straight on till morning."
"What a funny address!"
Peter had a sinking. For the first time he felt that perhaps it was a funny address.
"No it isn't" he said.
"I mean," Wendy said nicely, remembering she was hostess, "Is that what they put on the letters?"
He wished she had not mentioned letters.
"Don't get any letters," he said contemptuously.
"But your mother gets letters?"
"Don"t have a mother," he said. Not only had he no mother, but he had not the slightest desire to have one. He thought them very over-rated persons. Wendy, however, felt at once that she was in the presence of a tragedy.

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