Non sire, c'est une révolution
Une chose est sûre : après la lecture du tome 2 de 'Hunger Games', au
rebondissement
final assez phénoménal, peu de temps passe avant de se saisir du
volume 3 et donc de finir d'avaler la brillante trilogie de Suzanne
Collins. Sans trop en dire, dans ce
troisième volet, Katniss va être amenée à assumer pleinement son
statut de symbole de la révolte. Pleinement est une manière de parler
car le geai moqueur de 'Hunger games' est une
combattante de première ligne malgré elle. Elle subit tout de plein
fouet, déçoit son entourage, tombe dans la dépression mais a toujours
finalement le sursaut final salvateur qui en fait une
héroïne de roman quasi-parfaite. Car justement elle ne l'est pas :
ce n'est qu'une jeune fille broyée par des manipulations qui surviennent
de tous côtés.
La grande réussite de Suzanne Collins, en plus d'avoir sû imaginer
le pays de Panem et les rouages de cette terrifiante dictature, est
d'avoir conçu le
personnage complexe de Katniss Everdeen. Elle est imprévisible
et, par conséquent, l'intrigue l'est elle aussi : on sait rarement ce
qu'il va se passer à la page
suivante. Dans ce tome, l'action pure est moins présente (surtout
par rapport au tome 1 de 'Hunger
Games') car elle est supplantée par un récit aux ressorts
clairement plus psychologiques. Mais ne vous inquiétez pas, Katniss,
Peeta et Gale vont se retrouver à nouveau en première
ligne dans le combat sans pitié contre le président Snow.
La dernière partie de cette histoire passionnante est plutôt
insoupçonnée et en aucun cas décevante.
Pocket Jeunesse - page 387
Je zigzague à travers la résidence et disparais au fond d'une armoire pleine de vêtements en soie. J'arrache les vêtements des cintres pour en faire un tas et je m'enfouis dessous. Je retrouve au fond de ma poche une pilule de morphine que j'avale à sec pour calmer l'hystérie que je sens monter en moi. Cela ne règle pas tout, néanmoins. J'entends Haymitch m'appeler mais il ne me trouvera jamais dans l'état où il est. Surtout dans cette nouvelle cachette. Emmaillotée dans la soie, j'ai l'impression d'être une chenille dans son cocon en train d'attendre sa métamorphose. Je me suis toujours imaginé ça comme une période paisible. Et au début, ça l'est. A mesure que je m'enfonce dans la nuit, toutefois, je me sens de plus en plus piégée, étouffée par ces étoffes glissantes, incapable d'en émerger avant de m'être changée en une créature de toute beauté. Je me tortille, je m'efforce de m'échapper à mon corps ravagé et de me faire pousser des ailes somptueuses. Hélas, en dépit de mes efforts, je reste toujours aussi hideuse, fondue dans ma forme actuelle par la chaleur des explosions.
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