L'Allemagne nazie a gagné la guerre. En 1964, son territoire s'étend
sur la moitié du continent européen en paix depuis 1946
et elle contrôle largement le reste de l'Europe au sein de
la Communauté Européenne. En pleine guerre froide avec les
Etats-Unis, l'Empire allemand qui s'étend jusqu'à l'Oural s'apprête à
fêter les 75 ans de son Führer lorsque commence
l'enquête du Sturmbannführer March. Cet officier de la
KriminalPolizeï de Berlin un peu "borderline" question loyauté au
régime, ne sait pas encore que ce cadavre repêché dans un
lac va changer sa vie et peut-être compromettre l'avenir du Reich.
Avec un pitch pareil, comment résister à la lecture de ce polar,
genre ô combien éloigné de mes habitudes de lecture ? Je n'ai aucun
regret à avoir car je l'ai trouvé passionnant. Le roman débute
sur une simple histoire policière banale. Seuls les détails de la
vie quotidienne des Berlinois dans une société fasciste, distillés
intelligemment au compte-gouttes par l'écrivain, pousse
un lecteur comme moi à continuer à tourner les pages. Heureusement,
l'intrigue policière légèrement rasoir laisse assez vite place à une
intrigue politique et historique de premier plan. Ce
passé réinventé nous laisse scotché au livre jusqu'à la dernière
page.
Collection Pocket - page 138
Le paragraphe quarante-deux du Code Criminel du Reich : tout condamné pour récidive ou outrage aux moeurs peut être arrêté sur le soupçon d'un délit ou crime qu'il pourrait commettre. Le National-Socialisme enseignait qu'on avait la criminalité dans le sang : on naissait avec elle, comme on tient de naissance un talent musical ou des cheveux blonds. Donc, la personnalité du criminel, et non le crime, déterminait la sentence. Un délinquant qui dérobait quelques marks après deux ou trois coups de poing pouvait être condamné à mort, sur la base de "dispositions tellement enracinées pour le crime que cela excluait toute possibilité qu'il devienne un membre utile de la communauté du peuple". Et, le lendemain, devant la même court, un membre dévoué du Parti, meurtrier de sa femme pour une remarque désobligeante, pouvait être libéré sous caution, à charge de ne plus se livrer à une quelconque voie de fait.
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