Ce mois-ci, j'ai terminé la lecture de la biographie de Georges-Eugène
Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, soit la totalité du règne
de Napoléon III à un an près. C'est peu
dire sur la confiance qu'avait mis l'empereur des Français en cet
administrateur à la main de fer, chargé de mener à bien la
transformation de Paris qu'il avait en tête. Celui qui
devint par la suite baron grâce aux services rendus à la France, fit
d'abord ses preuves comme sous-préfet, puis préfet, notamment en
Gironde, avant d'être appelé au poste qui fit sa
renommée. Cette première partie du livre n'est pas la plus
intéressante car le biographe détaille les passages d'Haussmann en
Haute-Loire, dans le Var, dans l'Yonne ... De conviction
bonapartiste, il va petit à petit monter en puissance au fur et à
mesure de celle de Napoléon III.
La partie du livre qui m'a le plus passionné est bien sûr celle
concernant les grands travaux parisiens, menés en trois vagues
successives. En schématisant, il y eut tout d'abord, le
percement de la grande croisée qui structure l'espace de Paris, deux
axes est-ouest de part et d'autre de la Seine et un axe nord-sud.
Ensuite, à l'intérieur du Paris de l'époque, c'est à
dire dans l'enceinte des Fermiers Généraux, de
larges boulevards sont venus désservir les grandes gares et les
différents quartiers du Paris de l'époque. Lorsque Paris annexa
en 1860 le territoire des communes limitrophes jusqu'aux
fortifications (On passa de 12 à 20 arrondissements), le maillage fut
élargi à ce grand Paris. Moi qui connait pas trop mal la
capitale, j'ai juste trouvé passionnant de suivre l'évolution de ces
travaux, leurs montages financiers, les luttes politiques en jeu, mais
aussi tout simplement l'évolution du Second
Empire ... Même si la plupart des monuments préexistaient, nos
boulevards, nos grandes places et nos parcs sont apparus à cette époque
en lieu et place de quartiers souvent peu aérés et
surpeuplés, où la misère et le manque d'hygiène régnaient.
L'adduction d'eau et le système des égouts de
Paris ont été également énormément développés à cette
époque. Des quartiers entiers sortirent de terre (Opéra, Etoile ...).
Beaucoup de gens furent expropriés, l'équilibre social et
démographique grandement modifié. C'est à cette époque que
s'accentua le contraste entre l'ouest bourgeois et l'est ouvrier. Pour
l'anecdote, Napoléon III mis le bois de Vincennes en chantier
pour donner aux quartiers populaires leur propre bois de Boulogne.
Ces grands travaux détruisirent une partie du Paris issu de l'époque
médiévale et ont dont leurs détracteurs. Mais, force est de constater
que le Paris actuel doit beaucoup à la
ténacité du préfet Haussmann et au soutien indéfectible de Napoléon
III. Un Paris assez monumental, avec ses façades dites "haussmanniennes"
et ses grandes perspectives, cohabite
dorénavant avec les ruelles du vieux Paris.
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