L'effroyable douceur d'appartenir Le prix Goncourt 2018 se termine par ces mots. Au même titre que le titre du roman, ils illustrent à merveille ce que l'auteur a voulu faire en racontant une région, une époque, une génération. Apparemment Nicolas Mathieu sait de quoi il parle. Il faut, comme lui, avoir été ado en Lorraine suburbaine dans les années 90 pour faire vivre Anthony, Hacine, Stéphanie, Hélène et Patrick. Ses personnages sont les archétypes d'une France périphérique, à la fois banals et saisissants, emportés par une vie déjà écrite à leur place, sauf à avoir les armes et accès à l'ascenseur social qui dépendent essentiellement du milieu social où l'on grandit. Le lecteur, lui, n'a pas forcément vécu la même expérience mais il sait intuitivement que tout est parfaitement juste et en place. Plus que l'histoire quasi-quotidienne et sans réelle tension dramatique (la relation entre Anthony et Hacine fait un peu office de) et les protagonistes r